Algérie

Le point



Espérance de vie des entreprises Serait-il possible de diminuer le taux de mortalité des entreprises, d’augmenter leur taux de natalité et plus particulièrement leur espérance de vie, c’est-à-dire, en fin de compte, allonger la durée des emplois? Il y a donc, ainsi, au moins trois pactes à concrétiser et dont il faudrait évaluer la faisabilité. Pour le moment, ce qui est demandé aux repreneurs d’entreprises, dans le cadre du processus de privatisation, est un engagement à conserver les emplois existants durant une période qui n’est pas inférieure à cinq années. Au-delà de cette période, cela demeure une incertitude. Serait-il possible d’envisager un pacte avec les entrepreneurs obtenant de ceux-ci qu’ils souscrivent à l’engagement de ne pas délocaliser l’entreprise vers l’étranger? En économie de marché, une telle disposition n’est peut-être pas concevable car considérée certainement comme une entrave aux investissements, mais une possible généralisation des délocalisations pourrait être une catastrophe pour le pays perdant. Un autre pacte, certainement impossible à réaliser, consisterait à obtenir, des salariés des secteurs de la fonction publique et de l’économie, l’engagement, en échange des augmentations des salaires, d’acheter «algérien» et non pas «importer», pour relancer l’économie nationale et non pas celle des pays fournisseurs. Il serait très difficile d’obtenir un tel engagement quand bien même les travailleurs savent que l’encouragement à la production nationale contribue à asseoir le développement et que le privé étranger ne reste dans notre pays qu’autant que cela lui permet d’engranger des profits. Le troisième cas, et non des moindres, serait celui de l’engagement des pouvoirs publics et des entrepreneurs à geler les prix durant toute la période couverte par le pacte social. Il est d’évidence que des engagements dans ces deux derniers cas sont impossibles à obtenir aussi bien des travailleurs, pour ce qui concerne le premier cas, que des entrepreneurs pour ce qui concerne le deuxième cas. Les obligations incombant plus aux travailleurs qu’aux entrepreneurs, il est ainsi naturel que ces temps-ci les attentions soient trop focalisées sur les augmentations des salaires, car il est vrai que les travailleurs ne travaillent pas pour l’honneur ou le plaisir mais bien pour l’argent, d’abord, comme il semble qu’il en est de même pour les entrepreneurs. Il est fini le temps où on disait que les footballeurs devaient jouer pour les couleurs et non pour l’argent. Les attentions sont d’autant grandes que cela fait depuis trop longtemps que les salaires sont gelés alors que les prix, au nom d’une économie de marché qui n’en est pas encore une vraie, sont laissés libres de dériver et ils ont bien dérivé. Rien ne dit qu’avec la concurrence les prix vont pouvoir baisser, comme rien ne garantit, non plus, que la suppression des barrières douanières résultant de la mise en œuvre de l’accord d’association avec l’Union Européenne va faire baisser les prix. Pour le moment, la concurrence qui tire les prix vers le bas ne concerne que la téléphonie. D’autre part, il est connu que les préoccupations prioritaires de nos pouvoirs publics sont centrées à la fois sur la venue des investisseurs et la permanence du phénomène de l’investissement, ainsi qu’à la création des emplois et à la permanence de ce processus. L’important est que soient créées les conditions de l’avènement d’une situation dans laquelle le nombre d’entreprises qui voient le jour soit nettement supérieur au nombre d’entreprises qui se meurent.



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