Algérie

Graves accusations de l’avocat de l’OPGI au procès Khalifa



«Les enfants de hauts responsables ont bénéficié de largesses» Maître Bougrine Ahmed, avocat de l’OPGI, a déclaré hier que «les enfants de hauts responsables dans les organes de l’Etat ont obtenu, sans contrepartie, d’importantes sommes d’argent en devises fortes par le biais de la Golden Bank que Khalifa Abdelmoumen leur a consenties ainsi qu’à d’autres responsables». Au cours de la session con-sacrée hier aux victimes de Khalifa Bank, l’avocat de l’OPGI a également révélé que «Sofiane Bouteflika et Mehdi Lamari, un proche du général à la retraite et ancien chef d’état-major de l’ANP, Mohamed Lamari, de même que Malek Saci et le ministre Tebboun Abdelmadjid ont bénéficié de cartes Golden Bank». Ceci, révèle le défenseur de l’OPGI, «a permis à Sofiane Bouteflika et à Mehdi Lamari de retirer respectivement 10.000 et 3.800 euros chacun». L’avocat n’a cependant pas fait état de la relation entre le président Bouteflika et Soufiane Bouteflika que certaines sources présentent comme étant un proche du président. Me Bougrine a aussi révélé que Linda Benouis, fille du directeur général d’Air Algérie Tayeb Benouis, aurait elle aussi obtenu 10.000 euros. Il a déclaré que «l’ancien ministre, Tebboun Abdelmadjid, a bénéficié de 10.000 euros par le biais de la même carte alors que Ghared Achammaâ a obtenu 50 millions d’euros en contrepartie de quoi il devait veiller sur l’habillement de Khalifa Abdelmoumen, et «lui apprendre comment vivre dans la haute société». Lors de cette audience, Madame Brahimi Fatima, la présidente du tribunal criminel de Blida, a autorisé la défense à plaider en toute liberté et n’a manifesté aucun signe lorsque les noms de hauts responsables ont été cités. Lors de son intervention, Me Bougrine a déclaré que l’affaire de la banque Khalifa était, dès le début, destinée à faire scandale en raison de la falsification des documents constitutifs et de la complaisance d’institutions officielles qui avaient favorisé les falsifications ayant conduit à la catastrophe. Il a de même signalé que l’intention criminelle était évidente du fait que les responsables, qui avaient été impliqués dans le détournement de l’argent de la Banque du développement local (BDL) et l’agence Staouali, sont ceux-là mêmes auxquels a été confiée la gestion de la banque Khalifa et sont, dit-il encore, ces gens-là qui ont détourné et transféré à l’étranger les milliards provenant des fonds des institutions publiques et privées par le biais de la banque Khalifa. Il a de même fait part du cas d’un Algérien qui s’était rapproché de la banque Khalifa pour transférer d’Allemagne vers l’Algérie une somme 4.000 deutsche marks mais que la banque Khalifa avait pris attache avec les Allemands pour leur demander de façon officielle de conserver cet argent dans leur banque afin de lui permettre, le moment venu, de le verser dans les comptes de Khalifa. Ceci, explique l’avocat, confirme l’existence de l’intention du vol. Me Bougrine a qualifié Khalifa Abdelmoumen de criminel et soutenu que l’argent confié à sa banque ne restait pas en Algérie. Il a aussi parlé des festivités que Khalifa a organisées dans la ville de Cannes et auxquelles ont assisté 300 personnalités, dont le ministre français des Affaires étrangères ainsi que le célèbre artiste Gérard Depardieu qui avait pour sa part entamé des négociations pour la création à Aïn Témouchent d’une unité de production de vin en partenariat avec Khalifa. Selon cet avocat, à l’occasion de ces festivités, des milliards ont été dépensés et sont allés renflouer les caisses du Trésor public français. Au cours de leurs plaidoiries, les avocats des victimes ont reproché au ministère des Fiances et au Gouverneur de la Banque d’Algérie d’être derrière ce scandale du fait du laisser-aller et des complaisances dans le traitement du dossier constitutif de Khalifa et l’agrément d’une banque en faillite. Il leur reproche d’avoir fermé les yeux sur les dépassements. A ce sujet, dit-il encore, le ministre des Finances, Mourad Medelsi, a reconnu que cette complaisance avait encouragé Khalifa à continuer sur la voie des dépassements. A ce propos encore, Me Bougrine veut savoir pourquoi Khalifa n’a-t-il pu transférer 1,5 million de dollars alors que le commerce et le transfert de fonds vers l’étranger étaient gelés entre novembre 2002 et mars 2003. Pour sa part, Me Bourayou s’est demandé comment est-il possible qu’un rapport de 250 pages retraçant les dépassements de Khalifa a-t-il pu disparaître en 2001 du bureau du ministre des Finances. Au cours de cette audience, la présidente a rejeté la demande d’un avocat qui voulait plaider en faveur d’une victime alors qu’il défend un accusé impliqué dans ce procès. Le tribunal a commencé les auditions de représentants des victimes ainsi que ceux de 120 entreprises également victimes de Khalifa Bank parmi lesquelles 30 OPGI, la Caisse de sécurité sociale, entre autres institutions chargées de la gestion des fonds sociaux, coopératives, l’Institut Pasteur, l’ADE, le président de l’association du téléthon des inondations de Bab El-Oued, la Banque d’Algérie, l’entreprise du métro d’Alger ainsi qu’Air Algérie, la CNAN, le zoo de Ben Aknoun, etc. Le procès devant se poursuivre, il n’est pas à écarter que d’autres révélations seront faites dans les jours à venir.   Ayman Kacem
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