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Grave défaillance de l'ANP à Iboudrarène



Grave défaillance de l'ANP à Iboudrarène
Les militaires étaient dans un minibus quand ils ont été surpris par une embuscade tendue par des groupes armés. Un terroriste a été abattu au cours de l'accrochage.Des dizaines de camions de renforts de l'ANP étaient stationnés sur cette cime qui surplombe la Haute Kabylie. Des véhicules civils, dotés d'équipements pour brouiller le réseau de téléphonie mobile et transportant, sans doute, des officiers de l'armée, étaient aussi sur les lieux, hier en milieu de journée, à La Carrière, à quelques lieues seulement au sud du chef-lieu de la commune d'Iboudrarène, dans la daïra de Beni Yenni, à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou.Là, 16 militaires, sur une route sinueuse pleine de nids-de-poule, ont péri et 9 autres ont été blessés dans une violente attaque terroriste perpétrée samedi soir. Il est difficile d'avoir la moindre information sur cette attaque spectaculaire.Selon un communiqué du ministère de la Défense nationale, 11 militaires ont été tués et 5 autres blessés dans une attaque terroriste, samedi soir à Tizi Ouzou, contre un détachement de l'Armée nationale populaire qui a abattu trois terroristes. «Lors de son retour d'une mission de sécurisation de l'élection présidentielle du 17 avril 2014, un détachement de l'ANP relevant du secteur opérationnel de Tizi Ouzou (1re Région militaire) a été attaqué, hier (samedi) 19 avril 2014 à 21h15 par un groupe terroriste, à 14 km de la commune d'Iboudrarène», précise le communiqué. «Onze soldats sont tombés au champ d'honneur et cinq autres ont été blessés», ajoute-t-on de même source.«Les éléments de l'ANP ont aussitôt procédé au bouclage de la zone et déclenché un ratissage ; ils ont réussi, jusqu'à cette heure, à éliminer trois terroristes et à récupérer deux fusils automatiques de type kalachnikov», a-t-on indiqué, ajoutant que l'opération est «toujours en cours jusqu'à l'élimination de ce groupe terroriste». Une chose est sûre : les assaillants ont perpétré un carnage. L'atmosphère est indescriptible. Des militaires en position de tir sont postés aux abords de la RN30 reliant la wilaya de Tizi Ouzou à celle de Bouira via Tikjda, alors que d'autres sont en action dans les bois mitoyens du village de Derna.Des traces du sang sont visibles en certains endroits qui n'ont pas été essuyés par les éléments de la Protection civile. Le corps d'un terroriste abattu lors des échanges de coups de feu de la veille était par terre. Le regard triste, des éléments de l'ANP passent au peigne fin tout véhicule de passage. «Il était 21h quand on a entendu des coups de feu. On ne savait pas, au début, ce qui se passait. C'est après l'accrochage qu'on a su qu'il s'agissait d'un attentat terroriste. Les militaires ciblés étaient acheminés dans un minibus de ramassage scolaire accompagné d'un camion et d'une voiture de l'APC. D'ailleurs, ce sont les soldats de l'ANP à l'intérieur de la voiture qui ont riposté aux tirs des terroristes qui voulaient s'emparer des armes des soldats tués. Ils ont été obligés de se replier vers la forêt», nous a confié un GLD rencontré non loin du lieu du drame. Ce sont, selon lui, les patriotes de la région qui ont alerté l'armée pour envoyer des renforts qui sont arrivés quelques heures plus tard. «Un militaire a réussi à sortir du bus en ripostant aux tirs des terroristes. Puis il a appelé un ami à lui qui est garde communal pour l'informer qu'ils étaient en accrochage avec un groupe armé», a-t-il ajouté.Les militaires revenaient d'une opération de recherche dans les maquis environnants où un important groupe de l'ex-GSPC a été mainte fois signalé. «Un groupe terroriste a été repéré dans la région, il y a plusieurs jours. D'ailleurs, des citoyens se sont fait prendre leurs véhicules par ce groupe armé», nous dit un citoyen, qui précise que personne ne s'attendait à ce qu'un attentat soit perpétré près de La Carrière, endroit paisible et prisé des familles qui y viennent pour des moments de détente.Nous avons d'ailleurs vu des citoyens étrangers à la région, n'ayant certainement pas eu vent de ce carnage, rebrousser chemin avant d'atteindre le site, où sont stationnés les responsables des troupes d'élite de l'ANP qui surveillent l'opération de ratissage.Un important périmètre a été quadrillé et les militaires progressent dans la forêt jusqu'à Aït Ouabane, dans la commune limitrophe d'Akbil. Un autre jeune homme de la région nous a fait part d'une offensive aérienne dans la nuit de samedi, quelques heures après le carnage. Des hélicoptères ont bombardé et ont certainement évacué les blessés vers Aïn Naâdja, à Alger. Neuf militaires ont été tués sur le coup, les autres ont succombé à leurs blessures après leur transfert à l'hôpital, selon des informations recoupées de sources concordantes.


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