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Kabylie
Abdelmalek Droukdel, l'émir d'AQMI, court toujours. Et il est de fortes chances qu'il se trouve planqué dans les massifs de Kabylie, où un attentat meurtrier a ciblé, samedi soir, un convoi de l'ANP.Vu le bilan très lourd de cette attaque (16 militaires tués et 9 blessés), c'est plus qu'un acte terroriste qui vient d'être perpétré, c'est une opération de guerre. Si l'activité de l'ex-GSPC est notablement réduite dans les autres régions du pays, il n'en est pas de même en Kabylie où les hordes de Droukdel maintiennent leurs bases arrière et arrivent à organiser des opérations avec des effectifs et un arsenal de guerre. Ce n'est pas la remise en cause d'une quelconque politique de réconciliation nationale, mais la poursuite de la guerre totale livrée par l'islamisme armé qui ne marque des périodes de répit que pour mieux réorganiser et réarmer ses troupes.Les interrogations après chaque attaque terroriste d'envergure perpétrée dans la région reviennent dans les esprits : pourquoi le terrorisme n'est toujours pas vaincu, ni même affaibli, en Kabylie, où le rejet de l'islamisme radical ou militant est pourtant historiquement le plus prononcé ' Pourquoi c'est la partie du pays où sont nés des mouvements de lutte démocratique qui devient le terrain de prédilection des fous de Dieu, des tenants de l'obscurantisme, du djihad et de la mort ' A la question de savoir pourquoi les attentats se multiplient dans la région, notamment les kidnappings, un officier de gendarmerie répondait il y a quelques années : «C'est le quartier général du GSPC, vous deviez le savoir?»En plus d'être une mauvaise nouvelle, cette assertion dure toujours et elle n'est jamais démentie. Cette information présentant la Kabylie comme l'antre de Droukdel a été confirmée par l'ex-GSPC, devenu Al Qaîda au Maghreb, après la sanglante attaque contre un poste d'observation de l'ANP perpétrée le 15 avril 2011 près de Azazga. Treize militaires avaient été tués et plusieurs autres blessés sur le lieu même de leur campement. Quelques semaines plus tard, un support vidéo a été distribué aux automobilistes dans un faux barrage dressé sur la route de Yakouren. «L'assaut» terroriste avait été filmé par les hommes de Droukdel et l'on voyait ce dernier encadrer les préparatifs de l'opération, en plein jour, à quelques encablures du campement militaire «zoomé» par les caméras des islamistes.L'attaque meurtrière et la provocation par les moyens audiovisuels ne pouvaient avoir qu'une seule réponse de la part des services de sécurité : une riposte militaire pour la destruction des bases de Droukdel dans la région, en mettant hors d'état de nuire en priorité ce sinistre chef terroriste, ainsi que le démantèlement policier de tout ce qui pouvait graviter, soutenir ou approvisionner ces groupes retranchés dans les maquis. Les opérations antiterroristes se sont multipliées ces dernières années, mais leur efficacité a été dramatiquement remise en cause par l'attaque signée par les islamistes armés samedi soir à Iboudrarène.Le dispositif militaire mis en place à travers la région a été plusieurs fois renforcé, en installant de nombreux barrages de contrôle sur tous les axes routiers. Mis à part les désagréments causés à la population qui supporte avec de moins en moins de compréhension le lourd maillage militaire dans la région, l'opinion locale et les observateurs de la scène sécuritaire ont du mal à saisir l'efficacité de ces dispositifs en raison de la persistance des capacités de nuisance des terroristes.Les interrogations sont encore plus vives quand on observe l'agenda politique des groupes armés, dont les actions coïncident ou ponctuent des conjonctures particulières de la vie nationale. L'attaque terroriste ayant décimé un campement militaire le 15 avril 2011 à Azazga survenait le jour même du discours du président de la République annonçant les réformes politiques destinées à éloigner la vague du «printemps arabe». L'attaque ayant ciblé un convoi de l'ANP samedi dernier intervenait au lendemain de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle du jeudi 17 avril.


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