Algérie

Faisant face probablement à une tempête qui a dû les emporter au fond de la mer




Pathétique lettre d’adieu d’un Harrag Le 16 décembre, aux environs de 14 heures, les gendarmes de Oulhaça en patrouille en bordure de mer, sont tombés sur un message à tout le moins énigmatique. L’œil avisé d’un élément de la maréchaussée a remar- qué, flottant entre deux eaux, une bouteille en matière plastique verte portant l’inscription ICE sur son bouchon jaune. A l’intérieur est découvert une feuille en aluminium de celles utilisées dans l’emballage des paquets de cigarettes. Au dos du bout de papier en aluminium, un naufragé a inscrit son nom. Il s’agit d’un certain Lakhdar qui s’adresse, avant de périr, à ses parents ainsi qu’à ceux qui seraient tentés d’émigrer illégalement. Dans ce message à l’évidence pathétique, son auteur écrit «Au nom de Dieu, Clément et Miséricordieux et après. Nous vous disons que nous avons essayé de fuir le pays en traversant la mer. Soudain en plein large, les vagues fortes ont mis fin à notre rêve. Restez en paix. Moi Lakhdar, chère maman prends soin de toi et de papa aussi, mes frères et sœurs, que Dieu nous pardonne et nous couvre de Sa clémence. Tel est le sort réservé à celui qui n’écoute pas les conseils de ses parents. Il ne réussira point. Adieu papa, adieu maman, je regrette». Selon la source, c’est une lettre écrite dans un moment ultime par un harrag sur le point de périr noyé au fond de la Grande bleue. Aucune autre précision ni détail sur cette affaire et sur le malheureux candidat à la hedda n’est fournie. Cependant, selon certaines indiscrétions, l’auteur du message serait originaire d’Oran et ferait partie d’un groupe de quatre harraga qui auraient quitté le territoire national voilà quelque temps. D’autre part, on apprend que des marins de Beni-Saf, embarqués sur des chalutiers, ont signalé la présence au nord ouest de cette ville côtière de valises et autres cabas qui flottaient à la surface de l’eau et qui auraient appartenu aux infortunés compagnons de l’auteur du message. Ainsi, ayant tardivement pris conscience de l’extrême gravité de la situation dans laquelle il s’est empêtré, Lakhdar a eu le courage de faire un geste ultime en direction des Algériens qui seraient tentés de répondre aux chants des sirènes et risquer leur vie pour un Eldorado chimérique. Et Dieu seul sait dans quel état de détresse se trouvait ce pauvre malheureux au cruel moment de l’écriture de ces quelques lignes. En tout état de cause, survenant au moment où les pays du bassin méditerranéen se mobilisent pour lutter contre l’émigration clandestine et instaurer une coopération entre eux dans ce domaine, le message de Lakhdar peut constituer un début de solution aux innombrables problèmes qui se posent aux jeunes : Il n’y a de salut que dans son propre pays. En attendant que toute la lumière soit faite sur cette triste affaire, nul ne sait encore avec certitude ce qui est advenu de Lakhdar et de ses infortunés compagnons. Sadj et Madani M.





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