Espagne - Nouveau drame de l’émigration illégale

15 Africains, dont 9 enfants, périssent en mer L’émigration clandestine vers l’Espagne vient à nouveau, jeudi soir, de payer un lourd tribut avec la mort en mer de 15 clandestins africains, dont neuf enfants, à bord d’une ‘patera’. Ce nouveau drame de la misère des damnés de la terre porte ainsi à 29 le nombre des disparus en mer en seulement trois jours dans leurs vaines tentatives de rejoindre illégalement les côtes espagnoles. Cinq adultes et neuf enfants âgés de 12 mois à 4 ans, qui voyageaient à bord de cette embarcation de fortune arrivée ce jeudi à Almeria, port situé en Andalousie, sont ainsi morts de faim et de soif durant la traversée, alors qu’une femme a succombé lors de son transfert à l’hôpital. Selon les témoignages des 33 rescapés, tous aussi pathétiques les uns que les autres, la ‘patera’ a dérivé durant cinq jours après une panne de moteur.»Leurs cadavres ont été jetés à la mer par leurs compagnons», a indiqué la garde civile d’Almeria, précisant que sur les 34 personnes secourues dans la nuit de mercredi à jeudi, il y avait 19 hommes, 14 femmes (une des femmes a succombé par la suite), dont au moins trois sont enceintes, et un bébé. Rappelons que lundi dernier, une tragédie similaire s’est déroulée au large des côtes de Motril (Grenade) lorsque 14 Nigérians ont péri, noyés à la suite du naufrage de leur embarcation à bord de laquelle se trouvaient 23 autres personnes. Celles-ci ont été, fort heureusement, toutes secourues. Avec les 15 morts de jeudi dernier, le nombre de migrants clandestins qui se seraient noyés durant ces six premiers mois et cette décade de juillet 2008, en tentant de rejoindre l’Espagne à bord de ‘pateras’, est de 69, selon la presse espagnole, alors que 921 autres l’ont été en 2007, selon l’Organisation andalouse des droits de l’homme. Alors que les statistiques du ministère espagnol de l’Intérieur et de la Garde civile, ainsi que d’ONG basées dans les pays d’origine ou de transit, parlent d’au moins 3.500 personnes ayant perdu la vie au cours de leur dangereuse traversée.   Djamel M.