Algérie

Entretien de Bouteflika à un quotidien qatari La présidentielle, le Maroc et le terrorisme



Le président Abdelaziz Bouteflika refuse toujours de se prononcer sur un 3ème mandat mais estime, au plan maghrébin, que les relations avec le Maroc ne sont pas au niveau de ce qu'elles doivent être. Pour lui, les relations maghrébines restent toujours plombées par un certain nombre de problèmes, dont celui du règlement définitif du dernier dossier de décolonisation en Afrique, la question Sahraouie. Dans une interview accordée au quotidien Qatari «Al Arab», le président Bouteflika, qui devrait effectuer une visite officielle dans ce pays en fin de semaine, a réaffirmé que les relations algéro-marocaines ne sont pas vraiment «au beau fixe». Contrairement à celles avec la Libye, la Tunisie et la Mauritanie, le président Bouteflika a souligné «qu'avec le Maroc frère, les relations sont otages d'un gel», précisant que l'Algérie n'est pas en mesure «de les relancer de manière unilatérale». Il a ajouté, en outre, que «l'Algérie n'a pas cessé d'afficher sa disposition, loyale et sincère, à développer les relations de coopération tout en laissant le traitement de la question de l'autodétermination du Sahara Occidental à l'Organisation des Nations Unies (ONU), chargée de trouver une solution juste et équitable». Selon Bouteflika, l'entêtement du Maroc, à faire une sorte de «linkage» entre le dossier de décolonisation du Sahara Occidental et les relations bilatérales algéro-marocaines, n'est pas de nature à faire avancer les choses au sein de l'Union du Maghreb Arabe (UMA). Ainsi, il estime que cette (UMA), «sur laquelle les peuples de la région fondent de grands espoirs, n'a pu réaliser les objectifs escomptés, notamment en ce qui concerne l'intégration et le partenariat économique». Le président Bouteflika, qui cite l'exemplarité des relations avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, souligne cependant que les relations, entre pays de la région maghrébine, gagneraient à être assainies, avec le retour du Maroc à la légalité internationale et à ne pas configurer ses relations avec l'Algérie à travers le dossier de décolonisation du Sahara Occidental. Il a fait ces précisions concernant l'état des relations inter-maghrébines, et particulièrement algéro-marocaines, pour lever le voile de certaines confusions entretenues dans nombre de pays du Golfe, proche de Rabat, concernant la véritable nature du dossier du Sahara Occidental, un dossier dont le règlement est entravé par les positions intransigeantes du Maroc. Par ailleurs, le président Bouteflika, qui a abordé la question de l'élection présidentielle de 2009, a lancé, tout simplement: «elle se tiendra dans les délais fixés par la Constitution, avec l'aide de Dieu». Il a souligné que «nous prendrons les dispositions nécessaires pour sa réussite et pour permettre au citoyen algérien d'exercer son droit à choisir son président en toute conviction, souveraineté et liberté». Cependant, il n'a pas dit s'il serait ou non candidat pour un 3ème mandat. Une phrase ambiguë et floue a été utilisée par le président pour répondre à cette question sur la Constitution. La Constitution en vigueur a été adoptée en 1989. Elle a été amendée en 1996, au temps de Liamine Zeroual, avec Ahmed Ouyahia comme Premier ministre. Sur ce chapitre attendu, voici sa réponse au quotidien Qatari: «toute constitution est perfectible aux plans des objectifs et des dispositions à la lumière des difficultés qui s'en seraient résultées dans la gestion de l'Etat et des besoins nouveaux pour une meilleure visibilité de la relation entre les institutions de l'Etat et entre ce dernier et la société, dans le sens de l'édification du système qui permet de réaliser un renouveau national, conformément aux aspirations du peuple à une véritable démocratie, à la modernité et à la prospérité». En clair, cela pourrait tout dire, et rien en même temps des intentions de M. Bouteflika quant à un réaménagement de la Constitution. Enfin, sur la lutte anti-terroriste, il a été un peu avare, laissant le domaine aux experts pour s'exprimer. «Le nombre des attentats terroristes en Algérie a considérablement baissé comme vous le savez», a t-il souligné, faisant remarquer que «la lutte se poursuit par les forces de sécurité conformément à la loi et avec l'aide efficace du peuple. Le terrorisme en Algérie disparaîtra tôt ou tard. Il ne faut pas le lier à la situation du front social qui ne diffère pas beaucoup de ce qui prévaut dans de nombreux pays méditerranéens ou voisins».
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