Algérie

Entrée de la Géorgie et de l'Ukraine à l'OTAN Recul «négocié»



Le président américain a quitté Bucarest avec un quitus de ses alliés de renforcer leurs contingents en Afghanistan, mais il n'aura pas réussi à en décrocher un pour l'intégration de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'Alliance. Il quittera la Maison-Blanche sans avoir installé le bouclier antimissile en Europe. Aussi important qu'il l'eut été, le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'OTAN, tenu à Bucarest du 2 au 4 avril, n'aura pas réussi à aller jusqu'au bout de sa logique d'élargissement vers l'Est. Le point de discorde a été en toute évidence, la décision des alliés d'accorder des protocoles d'accession à la Géorgie et l'Ukraine pour les intégrer dans leurs rangs atlantistes. La Russie a obligé l'OTAN à prendre du recul sur cette question en raison de son caractère sensible et des conséquences qu'elle engendrerait sur les équilibres de la région. Des bruits de coulisses de ce grand palais du Parlement roumain laissent entendre que ce recul des alliés a été mûrement « négocié », il y a quelques jours à Moscou, entre les responsables russes, la secrétaire d'Etat et le ministre de la Défense américains. Il paraîtrait que les Russes sont arrivés à faire admettre la suspension de deux dossiers qui enveniment leurs relations avec Washington. Il s'agit de l'installation du bouclier antimissile en Pologne et en République tchèque et la mise sur les rails de l'adhésion à l'OTAN, de la Géorgie et de l'Ukraine. (Moscou refuse toujours de ratifier le traité des forces conventionnelles européennes (FCE). C'est probablement cet « accord » avec les Américains qui a laissé Poutine accepter de venir jeudi à Bucarest sans agiter l'idée du boycott. Le rendez-vous de Bucarest a permis à la Croatie et à l'Albanie de décrocher le ticket d'entrée dans l'Alliance, augmentant ainsi le nombre de ses pays membres à 28. Le secrétaire général adjoint de l'Alliance, Claudio Bisogniero, précisera à propos de la Géorgie et l'Ukraine, que bien que le principe de leur adhésion est acquis, elles doivent encore approfondir leurs discussions à ce sujet jusqu'en décembre prochain, où les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN se réuniront, pour décider de trancher la question de leur éligibilité à ce processus. « Les MAE qui vont se réunir en décembre auront autorité pour leur permettre de l'entreprendre ou pas », a-t-il dit. L'on reproche en sourdine à ces deux pays de n'être pas respectueux des droits de l'homme ni garants de la démocratie. « Ils doivent encore faire des progrès », a dit simplement le SG adjoint sans dire à quel niveau et de quel ordre. La Macédoine, elle, n'a pas été admise parce que la Grèce soutenue par d'autres pays comme la Bulgarie et la France (nous sommes aux côtés de nos alliés grecs, a déclaré Sarkozy) ou l'Allemagne, lui demande de changer d'appellation pour ne pas qu'il y ait confusion avec ses territoires macédoines. « Dès que la question du changement du nom sera réglée, elle pourra le faire », a déclaré le SG adjoint de l'OTAN aux journalistes issus des pays du dialogue méditerranéen et de ceux de l'Initiative d'Istanbul, lors d'un briefing tenu hier matin très tôt au Parlement roumain. « C'est peut-être une question sémantique, mais il y a d'autres politiques très importantes », a-t-il ajouté au sujet du cas de la Macédoine. L'élargissement vers l'Est, l'OTAN en fait l'une de ses priorités pour mettre la Russie mal à l'aise. « Dans une dizaine d'années, tous les pays de la région des Balkans seront membres de l'Alliance », promet un de ses responsables. Reste que cet élargissement pose aux yeux de certains d'entre ses membres un problème de « crédibilité » de l'organisation de Scheffer. L'on prétend qu'il existe des pays de l'Est membres ou en voie de le devenir, qui ne veulent être dans l'OTAN que pour être cet oeil de Moscou, « il y a donc un problème de confiance qui se pose », estiment-ils.
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