Algérie

Entre inflation et spéculation



Quand la «crise de la pomme de terre» a commencé à sévir, lesresponsables publics, agacés et d'aucuns courroucés par les interpellations, avaientlaissé entendre que c'était là une situation conjoncturelle qui allaitrapidement être jugulée grâce aux mesures de soutien accordées par l'Etat auximportateurs de ce féculent et à l'arrivée sur les marchés de la productionnationale.Il n'en a rien été de ce rassurant augure puisque, malgréle soutien financier de l'Etat et la disponibilité de la pomme de terre locale,le prix de ce légume se maintient au même niveau auquel il était parvenu auplus fort de la crise.S'il n'y avait que ce produit à être proposé à un prixexcessif, l'on ne parlerait pas de catastrophe qui atteint le pouvoir d'achatdes citoyens. Mais à l'exemple de la pomme de terre, tous les autres produitsindispensables pour le panier des ménages ont vu leurs prix à la consommationgrimper à des sommets vertigineux. Pas seulement ceux, selon la versionofficielle, dont la cherté a pour cause lesurenchérissement de leur cotation sur les marchés internationaux. Tout flambe,y compris nos produits locaux et de saison.Notre pays n'est pas le seul à être confronté à une spiraleinflationniste. Les grandes puissances économiques et agricoles sont elles-mêmesdans cette situation. Sauf que dans ces dernières, il existe des garde-fouspour empêcher que le phénomène inflationniste ne soit amplifié par un mouvementspéculatif dans la détermination des prix et des marges.Ce qui, de l'aveu de notre ministère du Commerce, n'existepas chez nous. Ce qui fait que les consommateurs sont à la merci d'opérateurséconomiques sans scrupule, en recherche du gain le plus élevé. En France, il asuffi qu'une association de défense des consommateurs révèle après enquête queles augmentations de prix à la consommation ont étéexagérément opérées sous prétexte d'une répercussion des conséquences dusurenchérissement de celui des matières premières entrant dans leur compositionou production, pour que le gouvernement intervienne et somme les opérateurséconomiques à cesser leur comportement spéculatif préjudiciable pour le pouvoird'achat des citoyens.Ce que faisant, il n'a nullement dérogé à la «sacro-sainte»loi du marché. A moins d'admettre que cette loi est intouchable, même quandelle dérive au sauvage et à la loi de la jungle, elle ne dispose pas que lafixation des prix n'obéit à aucune règle et à aucun interdit.Ce qui est malheureusement le cas chez nous en l'absence detoute autorité de contrôle. Une situation qui laisse toute latitude à unechaîne solidaire de prédateurs d'imposer leur loi unique à tous les niveaux descircuits de production, d'importation et de commercialisation. Ce qui est là lamarque évidente de l'inexistence de l'Etat et la confirmation que les citoyensne doivent compter que sur eux-mêmes et leur solidarité pour refuser decontinuer à subir le «hold-up» permanent dont ils sont victimes.
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