Algérie - Revue de Presse

Elections et scolarité de nos enfants


Elections et scolarité de nos enfants
Vu les moyens dont nous disposons pour nous informer : presse écrite, télévision, internet …il n'est pas difficile même pour un profane d'avancer des thèses pertinentes pour expliquer les situations tant sur le plan économique que politique.
Facile de déceler dans le jeu des pays de l'Otan la volonté d'abattre les régimes iranien et syrien pour la sécurité de l'Etat sioniste, avec l'aide diligente du Qatar et de l'Arabie saoudite, soucieux tous deux de préserver la longévité de leurs régimes, facile de deviner leur dessein de déstabiliser l'Afrique et en particulier le Maghreb, facile aussi de deviner leurs finalités. Cependant, et c'est là où réside mon propos, dès qu'il s'agit de notre pays, la lisibilité n'est plus de mise, nous n'arrivons pas à décrypter les motivations de ceux qui nous gouvernent. Ainsi, on nous informe que les élections du 10 mai prochain vont entraîner l'arrêt des cours le 30 avril pour les classes de terminale, les examens de fin d'année scolaire auront lieu entre le 20 et le 24 mai, le baccalauréat à partir du 3 juin. Pourquoi ' Qu'on m'explique pourquoi, au nom du déroulement somme toute banal d'élections législatives, tous les enfants algériens vont perdre l'occasion de s'instruire davantage, de mieux assimiler leur programme et terminer en queue de poisson une année scolaire qui, ailleurs, prend fin le 30 juin ' Pourquoi, chaque année, pour des motifs divers allant d'une élection à un festival de la jeunesse, le programme de nos futurs bacheliers (ils le seront en vertu d'un adage à consacrer au sein de l'école algérienne : moins on en apprend plus on en sait) est-il raccourci, tronçonné, défiguré, replâtré, et, je cite : «Les cours arrêtés en fonction du programme de référence » ' Pourquoi, les élèves algériens ont-ils besoin de disposer qui de cinq jours, qui d'«une semaine pour assimiler des cours» qu'ils sont censés réviser donc déjà posséder ' Nous avons un début de réponse que la Fédération des parents d'élèves devrait méditer : pour fabriquer un citoyen limité, docile par ignorance, soumis par incapacité, inapte à comprendre ce que l'on fait de lui et pourquoi, hargneux et malheureux, il faut accepter la facilité.
Alger le 10 avril.
Leïla Benlabed, enseignante et écrivaine


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)