Détention d’arme de guerre et soutien à un groupe terroriste

Des peines de 4 à 8 ans à Bechar La première session criminelle de l’année 2007 a eu à traiter à Bechar, dimanche dernier, une affaire ayant trait à la détention d’arme et de munitions de guerre sans autorisation dans le but de les livrer à un groupe terroriste. Quatre personnes, R.B. (âgé de 55 ans), D. Abdellah (44 ans), D. Ahmed (53 ans) et B.A. (64 ans) sont impliquées dans cette affaire. Les trois premiers ont été arrêtés dans un barrage routier dressé par la gendarmerie nationale sur la RN6, à bord d’un véhicule appartenant à D. Ahmed, entrepreneur de son état. Lors de la fouille des bagages, les gendarmes ont découvert une ancienne arme de guerre de type Mas 36 et des munitions de calibre 7.62. Lors du procès, l’entrepreneur répondra au président qu’il ignorait totalement la présence de l’arme et qu’il ne faisait que transporter son cousin, D. Abdellah, et son ami R.B. qui allaient «chasser du miel» dans les ruches des essaims d’abeilles sauvages disséminés dans la région. Interrogé sur la provenance de l’arme, son détenteur répondra l’avoir achetée par l’intermédiaire de B.A. auprès d’un ancien moudjahid décédé deux semaines avant leur arrestation. B.A. niera le fait, tout en signalant avoir été mis au courant par le moudjahid qu’il aurait prêté l’arme à R.B. pour chasser du gibier et qu’entre-temps, ce dernier aurait caché l’arme à Djebel Bechar où elle aurait été volée. Poursuivant sa déclaration, il dira que, quelque temps plus tard, un Marocain signalera au maquisard que R.B. était toujours en possession de l’arme et qu’il l’utilisait pour chasser le gibier qu’il revendait à Abou Lakehal, une localité marocaine située sur la frontière. Répondant à une question du président qui lui demandait pourquoi R.B. l’accusait de lui avoir vendu l’arme à feu, B.A. dira que R.B. le chargeait ainsi parce qu’il croit que c’est lui qui l’a dénoncé. Interrogé à son tour par la cour, D.Abdallah tentera d’expliquer la détention des balles de calibre 7.62 par le fait qu’il utilisait leur poudre pour effrayer les essaims d’abeilles, mais ne parviendra pas à justifier la coïncidence du calibre avec l’arme appartenant à son acolyte. Tous les impliqués dans cette affaire nient toute appartenance à un groupe de soutien au terrorisme. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public soulignera que les quatre mis en cause appartiennent au groupe qui sème la terreur parmi la population locale et qu’ils allaient lui remettre l’arme et les munitions. Ajoutant qu’il est inconcevable qu’on aille «chasser du miel» avec une arme et des munitions de guerre et qu’un entrepreneur délaisse son entreprise pour aller lui aussi «chasser du miel». Il requerra la peine de 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende d’un million de dinars pour l’ensemble des personnes inculpées. La défense, assurée par cinq avocats, n’arrivera pas à convaincre le jury de l’innocence de ses mandants. A l’issue des délibérations, R.B. et D. Abdallah ont été condamnés, respectivement, à 8 ans et 6 ans de prison ferme pour détention illégale d’arme et de munitions de guerre et soutien à un groupe terroriste, et D. Ahmed à 4 ans pour transport d’arme et de munitions de guerre et soutien à un groupe terroriste. Quant à B.A., ces griefs n’ayant pas été retenus contre lui, il a été condamné à 4 ans de réclusion criminelle pour commercialisation d’arme de guerre.