Algérie - Revue de Presse

Des rescapés et des familles racontentHarraga en eau trouble


«C'est un phénomène que nous vivons depuis le 31 décembre 2006», nous disait déjà le colonel Kellal Hocine, commandant du groupement de la Façade Est des gardes-côtes, à propos de l'émigration clandestine. Un phénomène qui ne risque pas de diminuer en intensité avec les quelques sauvetages réalisés en haute mer. Les personnes secourues ne représentent, en fait, qu'un taux insignifiant des candidats à la traversée de la Méditerranée. Ils sont très nombreux à avoir quitté le territoire national à la recherche de l'eldorado. A la recherche d'une quelconque lueur d'espoir pour la réalisation de leurs objectifs. Ces jeunes manquent de beaucoup de choses, sauf de courage et risquent leur vie pour atteindre le but fixé. Des gardes-côtes ont assisté des jeunes en détresse au large des côtes d'Annaba entassés dans deux barques de quelques mètres seulement. 11 et 14 personnes sauvées, mais tristes d'avoir été interceptées par les gardes-côtes. «Ce n'est pas ça qui va m'empêcher de retenter ma chance. Je préfère mourir en mer. Si j'avais pris le risque de partir, cela est dû à la misère et l'injustice que je subis quotidiennement. Cela fait cinq longues années qu'en tant qu'universitaire, je cherche du boulot. Mes recherches ont été vaines. Nous n'avons plus d'avenir dans ce pays, alors nous le quittons», indique Abdelaziz âgé de 27 ans, ingénieur en mécanique industrielle. Il nous fait part des inoubliables démarches effectuées à la recherche d'un emploi. «J'ai été voir un responsable local dans le but de m'aider à avoir un emploi. Après m'avoir entendu, il m'a orienté vers la direction de l'emploi. De là, j'ai été réorienté vers l'Agence nationale de l'emploi (ANEM). Et commencèrent pour moi les éternels va-et-vient entre les différentes structures. Cela a duré presque deux années. J'ai perdu espoir et tous les risques sont devenus insignifiants. J'ai alors tenté une traversée clandestine», nous a dit à son tour Abdelhak, dont l'âge ne dépasse pas les 25 printemps. Il est l'aîné de quatre soeurs et d'un petit garçon. «J'ai passé plus de 6 mois à faire le planton devant le complexe de Mittal Arcelor pour décrocher un emploi mais la chance ne sourit qu'à ceux qui ont des connaissances. Le diplôme ne vaut rien. Ceci est valable pour toutes les entreprises», relate notre interlocuteur. «Si tu n'as pas de connaissance ne tente pas la chance», réplique un autre jeune âgé de 30 ans, marié et père d'un enfant, qui a tenté à plusieurs reprises d'embarquer clandestinement à bord de plusieurs navires. «J'AI FAIT DU CHANTAGE A MES PARENTS»
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