Algérie

«Des représailles contre les dénonciateurs de corruption»




La branche de Transparency International demande une enquête sur l’ENNA L’association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), que préside Djillali Hadjadj, demande aux plus hautes autorités du pays d’ouvrir une enquête sur l’Etablissement national de navigation aéronautique (ENNA) qui connaîtrait de «graves dysfonctionnements». C’est ce qui ressort d’un communiqué de cette organisation affiliée à Transparency International, rendu public hier à la veille de la célébration de la Journée mondiale contre la corruption coïncidant avec le 9 décembre. L’AACC fait, en effet, référence au cas de M. Bouaouni Achour, également membre de l’association et par ailleurs SG du Syndicat national des électroniciens et électrotechniciens de la sécurité aérienne (SNESA), issu de l’Etablissement national de la navigation aérienne (ENNA), qui subirait de grosses pressions. «Il était mis en état d’arrestation par 3 personnes civiles qui n’ont pas indiqué à quel service de sécurité elles appartenaient, embarqué dans un fourgon cellulaire banalisé, jeté dans un cachot sans lumière de jour comme de nuit et où il fut enfermé jusqu’au 14 novembre, le tout entrecoupé d’interrogatoires poussés et de périodes d’isolement total, puis emmené menotté au tribunal militaire (!) de Blida où le procureur militaire lui fit lecture des charges retenues contre lui, suite à la plainte du directeur général de l’ENNA: atteinte à la sûreté de l’Etat, espionnage au profit de puissances étrangères, divulgation de secrets militaires», lit-on dans le document.Le communiqué de l’AACC précise que la justice militaire, n’ayant rien reproché à Bouaouni Achour, a transféré son dossier à la justice civile «pour examen et un éventuel non lieu». L’organisation de Djillali Hadjadj est convaincue qu’il s’agissait «d’un véritable coup monté» contre cet homme coupable «d’avoir raconté ce qui se passe réellement à l’ENNA en matière de dilapidation de deniers publics et de mauvaise gestion». A la veille de la 1ère session de la Conférence des Etats parties de l’UNCAC qui aura lieu demain et se poursuivra jusqu’au 14 en Jordanie, l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC) a décidé de placer ce 9 décembre 2006 sous le signe de «La protection des dénonciateurs et des victimes de la corruption». Elle considère que la loi algérienne de prévention et de lutte contre la corruption du 20 février 2006 est «très insuffisante sur la protection des dénonciateurs, voire même dissuasive, privilégiant la répression contre les auteurs de «dénonciations calomnieuses»! L’AACC constate que ce n’est pas par hasard qu’avant même la promulgation de cette loi et bien après, «les dénonciateurs de corruption en Algérie subissent systématiquement des représailles et des intimidations de toutes sortes». A travers cet exemple «dramatique et condamnable» du SG du syndicat de l’ENNA, l’AACC lance un appel aux pouvoirs publics afin que «de pareils dérapages et bavures ne se répètent plus, que les lois de la République soient respectées, notamment en matière de justice, et que les dispositions législatives en vigueur soient revues afin de garantir la protection des dénonciateurs et des victimes de la corruption».





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)