Des fanfaronnades qui risquent de coûter cher à l’Iran

Ahmadinejad promet de nouvelles humiliations aux Etats-Unis Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé mardi le vote par l’ONU de sanctions contre son pays, affirmant dans un discours que l’Iran allait humilier les Etats-Unis comme il l’a déjà fait par le passé. Au cours d’un discours prononcé à Ahvaz, dans le sud-ouest du pays, Ahmadinejad n’a en revanche pas évoqué la série d’explosions qui ont frappé la ville, où vit une importante communauté arabophone. Il n’a pas non plus fait référence aux élections locales du 15 décembre, marquées par la défaite de ses alliés politiques. «Que le monde sache, du point de vue de la nation iranienne, que cette résolution n’a aucune validité», a décrété le président. A l’adresse de Washington, il a ajouté: «sachez que la nation iranienne vous a humiliés à de nombreuses reprises, et vous humiliera à l’avenir». «Vous n’êtes personne», a-t-il lancé aux pays occidentaux en général, dénonçant des sanctions sans importance qui sont surtout un geste de guerre psychologique. Les observateurs ont analysé le scrutin du 15 décembre comme le signe que les électeurs iraniens veulent voir leur président se tourner vers les questions de politique intérieure plutôt que de continuer son combat contre l’Occident. «L’inflation, le chômage, l’insécurité, l’addiction à la drogue ont desséché l’arbre de la révolution», pouvait-on lire sur une banderole dans le public réuni à Ahvaz. L’inflation est officiellement de 12% en Iran, mais considérée comme en fait bien supérieure. Et quelque trois millions de personnes seraient sans travail. En janvier 2006, ainsi qu’en juin et octobre 2005, trois attentats à Ahvaz, capitale du Khouzestan, avaient tué 23 personnes. En juillet dernier, cinq séparatistes arabes iraniens ont été condamnés à mort pour ces attaques revendiquées par le Mouvement de la lutte arabe pour la libération d’Ahvaz.