Conception du rôle des Musulmans dans le développement culturel

Conception du rôle des Musulmans dans le développement culturel Le rôle des musulmans dans le développement culturel du monde consiste à accorder toute l’attention à l’individu, hommes ou femmes, à le doter d’une vision universelle fondée sur la foi, qui lui permet de renoncer à l’esprit «qui lui dicte de s’adonner au mal», de se repentir pour enfin connaître l’apaisement et s’ennoblir en s’imprégnant des valeurs religieuses. En effet, la notion de «valeur» rejoint «la valeur des choses et des actes telle que conçue par les préceptes et la révélation. Cette valeur s’affirme en fonction de la rétribution qui lui est réservée. La parole divine est la seule référence qui permet de distinguer entre le bien et le mal, le licite et l’illicite. Le bien s’entend de tout ce qui est conforme à la charia et mérite rétribution, alors que le mal s’entend de tout ce qui va à l’encontre de la charia et entraîne le châtiment dans l’au-delà. Les actes sont envisagés selon les effets qu’ils impliquent dans l’au-delà, en ce sens qu’ils procurent du bien ou du mal à l’être humain», telle que cela a été défini par Dr Ibrahim Madkour dans le «Lexique des termes de sociologie» [le Caire, Al-Haya Al-Misriyya Al_Amma lil kitab]. Les valeurs morales prônées par les religions révélées tiennent leur force de leur source divine, de leur caractère absolu qui ne peut souffrir la relativité et de leur lien étroit avec l’idée de rétribution et de châtiment sur terre et dans l’au-delà, d’où la force que ces valeurs exercent à la fois sur l’individu et la société. A l’échelle de la société, elles régissent et orientent les rapports entre les individus, à celle de l’individu, elles s’adressent à sa conscience et créent une communion entre lui et son créateur. Même si l’Homme est incapable de voir Dieu pour l’adorer, il doit se dire que Dieu Lui, l’observe et le voit. C’est là le sens même de la notion de l’Ihsane, tel qu’elle a été explicitée dans le hadith. En suivant cette voie, il est alors possible d’affronter le danger que représente la tyrannie exercée par l’homme sur soi lorsqu’il succombe à la tentation . En s’imprégnant de ces valeurs, l’être humain se préserve contre la tentation, se laisse guider vers le droit chemin et prend, de ce fait, conscience de l’honneur dont Dieu l’a entouré ainsi que tous les fils d’Adam. A cet égard, Arnold Toynbee remarque dans son ouvrage intitulé : «Mankind and Mother Earth» (L’humanité et la Mère terre) que l’homme est une créature consciente et note que la conscience lui est viscéralement attachée, que la lutte de la conscience humaine contre le mal constitue une preuve de la capacité de l’homme à incarner le bien. Et si son espace vital renferme le mal, il n’en demeure pas moins que sa conscience demeure éveillée pour s’indigner contre le mal et le mépriser. Il va sans dire que cette vision universelle fondée sur la foi considère que l’homme est une créature divine et que Dieu l’a dotée de la raison, a fait d’elle son successeur sur terre, l’a guidée vers le bon chemin et lui a assujetti toutes ses autres créatures. L’homme est donc chargé d’une responsabilité. Nous devons alors nous fier à son esprit créatif lorsqu’il est pieux et qu’il accomplit des actes de foi, en aspirant à l’idéal, comme le souligne Mohamed Ikbal. L’accomplissement de ce rôle au niveau de l’individu et de la société fera que l’environnement psychologique actuel dominé par la frustration, le désespoir et le pessimisme auxquels s’est abandonnée la race humaine peut céder la place à l’optimisme, à l’espoir de voir le bien triompher et à la volonté de progresser vers le mieux.   A suivre... Dr Ahmed Sidki Dajjani