Algérie

Complications


Complications
Il a fallu que l'état de santé du Président se détériore encore un peu plus (ou beaucoup plus '), au point de nécessiter son évacuation en toute urgence à Paris, pour que le Palais se résolve enfin à avouer ce que savaient tous les Algériens et toutes les missions diplomatiques à Alger ! Exit le tabou, exit le secret de Polichinelle. Bouteflika était malade depuis 1999 et, de mandat en mandat, sa maladie n'a cessé de s'aggraver depuis. Ces deux dernières années, l'homme paraissait de plus en plus affaibli au fil de ses apparitions devenues, elles, de plus en plus rares.
Désormais, les complications ne sont pas seulement d'ordre médical. Elles sont aussi d'ordre éthique : hormis l'addiction... maladive au pouvoir, au nom de quelle logique, religion, loi ou philosophie une personne humaine du troisième âge, à ce point diminuée, doit-elle ou croit-elle devoir s'infliger le 'supplice" d'une charge aussi lourde que celle qui consiste à diriger un pays ' Voilà bien une question que devraient se poser les défenseurs des... droits de l'Homme. Et cela ferait peut-être un cas d'école, qui sait '
Mais les complications présentes sont surtout d'ordre politique. Vingt jours avant la survenance de ce méchant AVC qui lui vaut une nouvelle hospitalisation au Val-de-Grâce et dont les dégâts, nous dit-on, ne seraient pas irréversibles, Bouteflika avait lancé un chantier, pour lui, capital : la révision de la Constitution.
En toute urgence (décidément !). Comme dans une course contre la montre. Or, manifestement, la mise en 'uvre du projet n'a pas suffisamment avancé et sa progression, comme les dégâts de cet AVC fort impromptu, ne semble pas... irréversible. Mieux, si ce petit caillot de sang qui bouche une veine dans le corps du chef de l'Etat obstrue à coup sûr la route vers le quatrième mandat, il ferme aussi, peut-être, la voie à cette Constitution voulue et conçue pour gérer la succession dans la continuité, avec ou sans quatrième mandat. Car, et c'est le FLN qui le dit à juste titre, la révision de la Constitution est du seul ressort du président de la République. Dans le cas présent, il en est l'ordonnateur, le maître d uvre. Et quand le maître d uvre est à ce point atteint dans sa santé, l uvre est condamnée à mourir dans l uf. Ceux qui se sont opposés à la révision de la Constitution avant la présidentielle de 2014 ont désormais un argument de plus à faire valoir. Ils devraient être entendus, sauf à vouloir aggraver les complications d'ordre éthique au nom de funestes desseins politiques.
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