Algérie

Commerce informel



Les réseaux d?importation mis à l?index Le poids du commerce informel pèse sur l?activité commerciale légale. Le nombre de personnes qui exercent cette activité dépasse celui des commerçants disposant de registre du commerce. « Il y a un million de commerçants légaux. Et en face, il y a, au moins un million, sinon deux millions de commerces illicites à travers l?ensemble du territoire national. » Ce constat effarant vient de Boulenouar El Hadj Tahar, chargé de la communication de l?Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). S?exprimant lors de la conférence sur l?organisation du marché en Algérie, tenue hier au siège de ce syndicat à Alger, M. Boulenouar a parlé de l?existence de « plus de 400 marchés informels à l?échelle nationale ». Cela fait que d?importantes sommes d?argent ne rentrent pas au Trésor public. On parle de milliards de dollars. « Des réseaux d?importation de Turquie et d?Asie sont derrière cette activité. Ce sont ceux-ci qui alimentent l?informel », a indiqué Saïd Guebli, membre du bureau national de l?UGCAA. Selon lui, ces réseaux font passer leurs marchandises par la douane, mais ils échappent à tout paiement fiscal. « Ceux qui exercent le commerce illicite ne sont pas des chômeurs », a-t-il précisé. « Des commerçants déclarés ont versé dans l?informel. Ils ont été stimulés par le fait qu?ils ne paient pas d?impôts », a souligné M. Boulenouar, sans donner plus de détails sur leur nombre. Outre cela, les marchandises vendues sur les circuits informels « échappent » à tout contrôle et peuvent ainsi constituer « un danger pour les consommateurs », a alerté M. Guebli. Pis encore, le marché informel est ouvert à n?importe qui. « Des immigrés d?Afrique subsaharienne et des Chinois (...) ont versé dans le commerce illicite au vu et au su des autorités », s?est-il alarmé. Devant l?étendue du marché informel, M. Boulenouar s?est demandé pourquoi on maintient « fermés » quelque 300 anciennes galeries et souks el fellah. Il trouve que pour éradiquer le commerce informel, il faudra encourager la construction de centres commerciaux. Ouanissi Layachi, professeur à l?université de Batna, incombe la responsabilité aux autorités locales qui « ne jouent pas leur rôle ». Pour étayer ses propos, M. Ouanissi évoque les retards enregistrés dans la réalisation du projet gouvernemental de 100 locaux commerciaux dans chaque commune. Il souligne également l?absence de rigueur dans l?application des lois. Dans le même sillage, M. Boulenouar juge « nécessaire » d?amender la loi des Chambres de commerce au niveau des communes, dans l?intérêt des prérogatives des commerçants. Amendement qui servira, selon lui, les « gens du métier ». Pour une prise en charge adéquate de ce problème, l?UGCAA demande la nomination d?un ministre délégué auprès du ministère du Commerce, chargé de l?organisation du marché national.


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