Commentaire

L’échec consommé en Irak et... face à l’Iran Les Américains ne savent pas comment se sortir d’Irak sans laisser l’impression désastreuse pour leur crédibilité dans le monde qu’ils ont fait preuve, dans ce pays, d’impuissance, et même d’incompétence. Incompétence d’abord pour leurs stratèges qui n’avaient pas prévu qu’ils auraient affaire à une forte résistance. Incompétence pour leurs idéologues militaires qui n’avaient pas tenu compte du fait qu’en immersion au sein des populations, leurs troupes allaient être d’une grande vulnérabilité. Incompétence doublement prouvée pour leurs services de renseignement qui n’avaient pas prévu les attentats du 11 septembre ayant traumatisé leurs dirigeants, et l’introduction d’Al Qaïda en Irak. Rien n’a changé depuis les premiers actes commis contre les troupes américaines après la chute du régime de Saddam? Bien au contraire, il y a du nouveau! Du nouveau qui prouve que les Américains sont très loin d’avoir ramené la liberté aux Irakiens, sinon la mort à grande échelle et une grande confusion surtout avec l’impossibilité maintenant d’imaginer une vraie thérapie qui installerait la paix et la réconciliation nationale. Que resterait-il de la volonté des Irakiens à vivre ensemble maintenant qu’une logique ethnique y est promue? Il est bien évident que c’est la mort dans l’âme que l’administration américaine va se rendre à la conférence sur l’Irak. Organiser celle-ci est déjà l’aveu d’une défaite militaire consommée, alors qu’un mois après l’entrée des troupes américaines à Bagdad suivie de la chute du régime de Saddam, GW Bush criait déjà victoire en déclarant que la guerre contre l’Irak est désormais terminée, ce qui avait même failli provoquer des remords et des ralliements dans les rangs de ceux qui s’étaient opposés à cette guerre. Ce n’est pas non plus de gaîté de cœur que l’administration américaine va, résignée, faire participer à cette conférence ses ennemis jurés, à savoir la Syrie et l’Iran qu’elle avait placés dans le camp du mal. Et il est certain que la participation de ces deux pays n’est pas non plus du goût des Israéliens qui redoutent leur réhabilitation politique sur la scène internationale à même de leur permettre de sortir des radars militaires américains, c’est-à-dire cesser enfin de compte d’être des cibles américaines. La défaite américaine en Irak va induire de nouvelles leçons doctrinales dans le monde militaire. En effet, une armée classique formée à la guerre classique ne peut pas être opérationnellement supérieure à un mouvement armé qui emploie les moyens de la guérilla dits moyens asymétriques. Certes, l’occupation militaire d’un territoire étranger jusqu’à la chute du régime en place et son remplacement par un gouvernement ami est prévue dans la doctrine militaire américaine. Toutefois, force est de constater qu’a été ignorée la donne d’une résistance pour l’indépendance. Le revers subi en Irak et qui continue encore dissuade fort les Américains à se lancer dans une aventure plus catastrophique encore en Iran, ce que les Iraniens savent exactement, eux qui sont à surenchérir dans la question du nucléaire.