Commentaire

Quels objectifs pour la violence? Les enjeux de sécurité, dans le cas d’une violence pratiquée par un mouvement armé dit procédant du «terrorisme islamiste», comme il était souligné lors d’une conférence organisée par le gouvernement sous Zeroual et à laquelle avaient participé des officiers supérieurs, ne se définissent-ils que par les problèmes de mutations articulées autour des aspirations à la modernité et à la régression? Si nous sommes dans le cas où la réponse à cette question est un oui franc, cela voudrait signifier que le champ politique où s’expriment de tels antagonismes ne peut que se comporter en source permanente d’insécurité et d’instabilité, malgré qu’il soit tenté de réunir les conditions d’un apaisement généralisé des tensions. Quand bien même que soient enregistrées des avancées considérables, il n’en demeure pas moins que la matrice idéologique porteuse d’une telle violence ne peut pas facilement s’éteindre, preuve étant que, depuis qu’est fait le constat d’une relation étroite entre la violence et l’instrumentation de la religion, il n’y a aucun traitement immatériel qui a été précisément défini, à part le prononcé d’idées générales. La seule thérapie poursuivie à ce jour est la double voie de la conception de la paix comme instrument de l’atténuation du niveau et de l’ampleur de l’insécurité, et de la conception de la sécurité, c’est-à-dire de l’emploi des moyens de force, comme instrument de recours de rétablissement de l’ordre public confondu avec la paix. Les groupes armés savent très bien que la prise de pouvoir n’est pas à leur portée, du moins pour un avenir proche, mais pensent qu’il sera, à terme, en leur faveur que de tenter de maintenir permanente la situation d’insécurité et de l’aggraver ou, à défaut, de la rendre intimidante par des attentats spectaculaires de façon à décrédibiliser progressivement les processus électoraux et la légitimité des gouvernants. Ils escomptent ainsi que les populations finiront par admettre que les gouvernements en place et à venir ne seront jamais capables de ramener la paix, et que finiront par se créer les conditions d’une insurrection généralisée. Si telles ne sont pas leurs aspirations, pourquoi alors cet acharnement à maintenir en vie des mouvements dit terroristes et quelles seraient alors leurs nouvelles aspirations, suite à des décapitations successives de ces mouvements?