Commentaire

Pas d’argent des généraux chez Khalifa Pendant longtemps, il était soutenu avec conviction que l’évolution du pays et les rapports de force au sommet étaient liés à la nature des relations qui existaient entre les variables ANP, Etat, pouvoir, FLN. L’ANP est sortie, ou a su se sortir, des écrans d’observation nationaux et internationaux en terme d’orientation et des décisions du pouvoir. De toute façon, on n’en parle plus, ou alors en sourdine. S’il y en avait bien qui donnaient du crédit à la thèse développée par le député français Noël Mamère, selon laquelle derrière l’argent utilisé par Khalifa pour sponsoriser l’OM, il y avait des généraux, cette thèse n’est plus validée maintenant. Khalifa a dilapidé l’argent des épargnants, des organismes et des entreprises. Les militaires ont bien, là, une bonne occasion pour discréditer toutes les thèses portant sur leur implication dans quelque événement que ce soit.S’il est tout à fait normal que l’armée possède une dimension politique, puisqu’à nombre d’occasions il a été répété qu’elle est républicaine, ce qui, en soit, consacre une vision politique, cela suffit-il pour affirmer qu’elle est «le véritable pouvoir» dans le pays? Il n’y a de toute façon pas une seule armée au monde qui ne procède pas à l’évaluation des implications sur les questions de sécurité de toute décision politique des pouvoirs publics, ou qui n’analyse pas les relations internationales dans leurs dimensions de politique et de sécurité. L’institution de la défense est même la seule à engager ce type de réflexions stratégiques et à définir, bien sûr, des politiques de parade pour ce qui concerne notre pays. Cela suffit-il également pour affirmer que dans ce domaine précis, elle conseille, oriente et influence le pouvoir politique? Toutes les armées du monde, y compris celles des «démocraties» avancées, étudient, définissent, évaluent, anticipent, identifient les scénarios probables, préparent des parades adaptées et, bien évidemment, les portent à la connaissance du pouvoir politique. Peut-on dire pour autant que l’armée influence les grandes politiques extérieures et intérieures et qui ont des implications sur les questions portant sur la sécurité nationale?