Algérie

Commentaire


Capacité à être de bons clients Il est attendu de l’économie de marché qu’elle se substitue à l’endettement étatique et à la dépense publique pour financer le développement et la croissance économique, ou du moins qu’elle soit inscrite dans la perspective certaine mais pas trop lointaine d’en prendre le relais afin que la croissance ne soit pas artificielle. Le pire pour une croissance financée par la dépense publique, elle-même dépendant des ressources financières provenant des exportations des hydrocarbures, serait que survienne une baisse durable et drastique des cours du baril de pétrole dans un contexte où les réserves de change s’épuiseraient bien avant la remontée des cours. L’Algérie est ainsi en attente des IDE (investissements directs étrangers) qui sont les facteurs fondamentaux du développement, et insiste pour que soit opérée une distinction claire entre les investissements et le commerce hors hydrocarbures qui se résume particulièrement, dans un sens, à un transfert de capitaux et, dans l’autre, à un transfert de marchandises. La mondialisation est à approcher sous l’angle d’une guerre et, comme dans toute guerre, ce sont les rapports de forces qui sont déterminants malgré les discours des pays riches qui sont aussi les grandes puissances militaires dans le monde et pour lesquels l’important est de gagner, fut-ce au prix de violations répétées des engagements pris dans le cadre du système multilatéral de l’OMC. Au niveau des négociations et de leur application, il y a l’écart enregistré à propos des textiles chinois. Il y aussi la querelle entre les Etats-Unis et l’Union européenne à propos des subventions à leurs agricultures respectives. Les pays en développement ont axé leurs efforts sur l’ouverture des marchés des pays du Nord à leurs produits, et pas assez sur les compensations à obtenir de l’abaissement et même de la suppression des barrières douanières de leurs économies. Ce sont donc les pays en développement qui ont défoncé leurs propres lignes de défense alors que les grandes puissances sont enclines au protectionnisme quand elles perçoivent que leurs intérêts en dépendent. Ces dernières bénéficient, en plus, d’autres facteurs les avantageant. Parmi ceux-ci, la délocalisation des entreprises à la recherche de moindres coûts, ce qui est une sorte de dumping qui met hors-jeu les produits du Sud. L’autre avantage est fourni par les subventions à leurs agriculteurs et même à l’acier pour ce qui concerne les Etats-Unis. Or, sans protection contre des importations de produits agricoles subventionnés et face à l’impossibilité de placer les leurs, les agriculteurs des pays en développement se meurent alors qu’elles constituent des richesses renouvelables. En réalité, il y aussi l’effet boomerang pour les pays riches. A trop affaiblir les pays en développement, ils ruinent la capacité de ces derniers à rester de bons clients. La baisse des consommations dans les pays du Sud se répercutera fatalement sur le niveau de relance de l’économie des pays riches tandis que l’aggravation de la pauvreté chez les premiers générera de l’insécurité chez les seconds.


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