Algérie

Le point




Honte à Tripoli La justice libyenne a frappé fort en se couvrant de ridicule aux yeux de la communauté mondiale. Elle a confirmé en appel la condamnation à mort, prononcée en 2004, des cinq infirmières bulgares et du médecin palestinien en les reconnaissant «coupables d’avoir délibérément infecté au VIH quelque 400 enfants (élevés au rang de martyrs de la nation) dans les hôpitaux libyens». Cette condamnation est évidemment unanimement fustigée par l’ensemble des pays qui ont à cœur une pratique, un tant soit peu, loyale de la justice. L’Union européenne pour sa part se dit «choquée» par le verdict. Cette même Union, faut-il le rappeler, a déployé des trésors de patience et mis beaucoup d’argent à effectuer des examens très pointus pour prouver scientifiquement que cet épisode n’est que pure et malsaine fantaisie. Les Européens ont, en effet, tapé bien haut en demandant au co-découvreur du virus du sida, le professeur Montagné en personne, d’effectuer des prélèvements chez les enfants malades et de dater le virus... L’opération est rendue parfaitement possible dans la mesure où la génétique a fait des progrès considérables ces 20 dernières années et permet maintenant de remonter l’arbre généalogique d’un virus en faisant des comparaisons entre différentes souches ainsi que l’explique le Pr. Montagné: «On peut savoir qui est le cousin, le père, le grand-père d’un virus en remontant le temps. On peut savoir donc si la souche que nous étudions date d’un an ou de dix ans en la comparant avec celle d’aujourd’hui.» Et de conclure: «La souche concernée ne pouvait être inoculée par les mis en cause car elle est largement antérieure à 1999, année de leur inculpation». Les résultats de l’étude ont été officiellement soumis à l’appréciation de la justice libyenne tel que le prévoit la procédure, ils ont été rejetés en bloc. C’est dire si le génie génétique est entré dans les mœurs scientifiques libyennes! Ce qui semble lui importer avant tout manifestement, c’est de réclamer les 12 millions d’euros, par tête d’enfant infecté, aux gouvernements bulgare et palestinien en guise de compensation «pour les familles». Pour leur défense, les condamnés ont toujours pointé du doigt le laisser-aller et l’hygiène inexistante dans les structures sanitaires en Libye...

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