Algérie

Commentaire



Les walis, des présidents en plus petit, mais vulnérables Avant, c’était les réunions «Gouvernement-walis», et maintenant, avec l’avènement du Président, il s’agit de rencontres «Gouvernement-walis», ce qui est tout à fait naturel compte tenu que le Président descend souvent dans l’arène. Il n’est pas celui qui attend, mais celui qui va au devant. Le Président va ainsi passer au crible la situation tous azimuts de l’Algérie. Périodiquement, en Conseil des ministres, il transmet ses orientations, s’informe sur l’état d’avancement global de tout ce qui s’entreprend dans les wilayas, émet des décisions de correction des trajectoires et... fait suivre par les walis la mise en œuvre de ses instructions. Voila donc le décor tracé pour ce qui concerne le rôle des walis, à savoir qu’ils ne dépendent pas que du ministère de l’Intérieur, qu’ils ont des missions à dimension interministérielle, qu’ils suivent l’avancement des chantiers, que ceux-là soient des projets gouvernementaux ou simplement locaux, que cela participe du développement national ou du développement local.Au regard des populations, les walis sont puissants. Puissants, car ils ont le grade le plus élevé dans les wilayas pour ce qui concerne les fonctionnaires. Puissants, car ce sont eux qui reçoivent les membres du gouvernement et même le président de la République. Puissants, car ils disposent des logements et du pouvoir de satisfaire «qui ils veulent». Puissants, car ils peuvent relever les élus locaux de leurs fonctions. Puissants, car ils ont une légalité administrative supérieure à la légitimité populaire. Cependant, les walis ont leur «tendon d’Achille», à savoir que leurs fonctions sont temporaires et révocables et que s’ils sont relevés de leurs fonctions sans la mention «appelé à exercer une autre fonction supérieure», sans totaliser le nombre d’années nécessaires pour bénéficier d’une retraite de cadres supérieurs de l’Etat, ils «dégringolent» au rang d’administrateurs, c’est-à-dire avec un salaire divisé par quatre, ce qui expliquerait en partie la tendance pour certains à se laisser corrompre. Les walis représentent le gouvernement dans son ensemble au niveau de leurs wilayas. Ils représentent le Président, celui qui incarne l’Etat, et «héritent», de leur nomination du président de la République, de la puissance étatique qu’on appelle parfois la puissance publique. Par le biais des walis, le Président peut disposer d’une cartographie de la violence car ces hauts fonctionnaires sont présidents des commissions de sécurité de wilayas. En vertu des textes portant état d’urgence, les walis en sont les premiers gestionnaires dans les wilayas, combien même ils n’en soient pas perçus ainsi. Le Président peut également disposer d’une cartographie du développement car les walis sont attributaires de missions de développement, de suivi et de dynamisation de tous les chantiers qui sont ouverts dans leurs wilayas. Il ne faudrait, bien sûr, pas s’attendre à ce que soient émises des innovations dans un tel cadre, et s’attendre plutôt à ce que le Président rappelle leurs missions aux walis, insiste sur la moralisation de la gestion des affaires publiques, sur la notion de responsabilité, sur celle des sanctions, ceci eu égard à la chronique qui avait déferlé ces temps derniers sur les collectivités locales.
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