Commentaire

Cessez-le-feu ou trêve ? Israéliens et Palestiniens ont toujours dialogué, parfois dans des rencontres parrainées par Washington, parfois par chars interposés. Ce n’est nullement la première fois qu’un accord de cessez-le-feu est conclu entre les deux protagonistes. Serait-ce, cette fois-ci, la dernière fois? Un cessez-le-feu sur un plan militaire pourrait être interprété comme une victoire pour Israël et exclut la donnée essentielle que l’occupation militaire du territoire palestinien soit évoquée comme une agression permanente. Ce sont maintenant les forces de sécurité palestiniennes qui sont en charge de la sécurité de l’Etat israélien en recevant l’autorisation de se déployer le long de la frontière, du côté de Gaza; tout comme également au Liban c’est l’armée régulière libanaise, appuyée par les forces de l’ONU, qui est en charge de la sécurité du territoire israélien en se déployant le long de la frontière libano-israélienne. Un accord de cessez-le-feu pour une ouverture d’un dialogue, risque quand même de ne pas aboutir à un compromis satisfaisant principalement pour les Palestiniens, car les rapports de forces ne sont pas équilibrés. Si le dialogue se déroule sous le parrainage du Quartet, il faudrait tenir compte du fait que les Américains, qui sont responsables de la non application des résolutions des Nations Unies, sont en même temps juge et partie, car ils soutiennent inconditionnellement Israël. Si le dialogue réunit exclusivement Israéliens et Palestiniens, celui-ci ne pourra jamais aboutir car les Israéliens mettront leurs forces dans la balance. Qu’y a-t-il alors de réellement changé, cette fois-ci, pour approcher l’éventuelle reprise de dialogue avec un peu plus d’espoir, ou plutôt avec un peu moins de pessimisme qu’auparavant? Faudrait-il capitaliser ce qui reste des Accords d’Oslo, s’il en reste vraiment car Sharon s’était évertué à en détruire les fondements? La question ne se pose plus en terme de reconnaissance de l’Etat d’Israël et de son droit à la sécurité, mais en terme de création et de reconnaissance de l’Etat palestinien. Et ça, il semble que ce n’est pas un objectif qui sera atteint de sitôt.