Algérie

Commentaire



La gendarmerie de retour en Kabylie La gendarmerie, dit-on et écrit-on, est de retour en Kabylie. L’usage du mot «retour» est déjà une anomalie. Fallait-il qu’elle parte pour qu’elle revienne? Etait-il normal qu’elle parte pour qu’on puisse, aujourd’hui, dire qu’elle est de retour? Si une institution de l’Etat qui, en plus, est un corps de sécurité, est partie, cela voudrait dire que l’Etat était d’accord pour son amputation? Ce qui est déjà grave, car un Etat légitime ne s’ampute pas, sous peine de sa totale remise en cause, de sa perte de légitimité. Etait-il prévu dans la Constitution qu’elle parte un jour d’une quelconque région du pays? Etait-il prévu dans la Constitution qu’elle «retourne» un jour dans une quelconque région du pays? Et pourtant, s’il est vrai que la gendarmerie s’était retirée de quelques localités de Kabylie, elle n’avait cependant pas quitté toute la région. Aux chefs-lieux de Bejaia et de Tizi-Ouzou, le Commandement de wilaya est resté sur place, comme sont restées sur place bien des brigades.Y aurait-il des brigades qui n’ont pas quitté leurs casernes mais qui ont gelé leurs activités? Certainement que oui, si on se fie aux déclarations des populations dans des localités non évacuées par la gendarmerie. Le gel apparent de leur activité dans un contexte où les postes de police n’avaient pas été installés pour suppléer à ce qui est considéré comme une absence, car même présente, elle est cependant inactive, a créé une crise sécuritaire, principalement pour ce qui concerne la criminalité liée au banditisme et à la délinquance. Certainement que ce type de crise est généralisé à travers tout le territoire national, là où pourtant les brigades de gendarmerie n’ont pas été évacuées et où jamais il n’en a été question, et qu’on parle d’Oran selon les services de police et de gendarmerie, il y a bien en Kabylie une part de la criminalité. Connue comme étant la ville la plus criminogène du pays, suivie, parait-il, de Constantine et de Annaba. Il y a, cependant, à évaluer en Kabylie, la part de l’augmentation de la criminalité qui serait liée à l’inactivité de la gendarmerie. La gendarmerie est revenue en Kabylie, récupérant ses attributions dans les zones régaliennes des activités de l’Etat pour ce qui concerne une région dans laquelle l’Etat a accepté de s’amputer. Il reste maintenant à redéfinir totalement les critères de définition des zones de police et des zones de gendarmerie car la tendance à l’urbanisation est devenue une réalité. Désormais, les magistrats disposent d’un autre corps constitué pour lui confier des enquêtes. Désormais, il n’y a plus de monopole pour un seul corps de la sécurité publique dans la région. Il reste également maintenant à redéfinir la relation de sécurité entre les forces de sécurité et les élus locaux, dont les présidents d’APC et d’APW.
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