Algérie

Commentaire



Le pire est à conjurer au Liban Un camp anti-Syrie, un camp anti-France et anti-Etats-Unis, des accusations un peu trop hâtives, l’occupation ainsi d’un Liban où se confrontent des intérêts étrangers; la tendance ainsi n’est plus au dialogue entre parties libanaises. Le Liban est ainsi fait. Des communautés aux perceptions à la fois multiconfessionnelles et ethniques vivent sur son sol. La tendance à l’équilibre n’est plus une réalité depuis qu’il était apparu que la guerre civile est possible et même durable. La menace sur sa stabilité est aussi une donnée permanente car les différentes entités ethniques ou confessionnelles n’ont pas la même approche à la fois sur les relations avec l’Etat d’Israël et avec la construction du monde arabe. Les régimes sunnites arabes ne veulent pas de chiites, encore moins que ces derniers consolident au Liban une communauté forte sur laquelle pourrait s’appuyer l’Iran chiite. On se rappelle que le président égyptien avait même accusé ou reproché aux chiites irakiens de soutenir d’abord les chiites iraniens avant de se considérer comme Irakiens. On se rappelle également que la communauté chrétienne libanaise avait une armée pro-israélienne au Sud-Liban occupé par Israël. Avec quelle probabilité pourrions-nous dire que les mêmes clivages existent encore au Liban ?Le communautarisme est très fort au Liban. Les chiites du parti Hezbollah et du parti Amal de Nabih Berri se solidarisent pour retirer leurs ministres du gouvernement. Les Israéliens également, ainsi que les Etats-Unis et la France, ne veulent pas des chiites du Hezbollah qu’il faudrait absolument désarmer, y compris par des moyens de force, afin que, d’une part, ils ne soient plus en mesure de constituer une menace pour Israël et que, d’autre part, ils ne puissent plus devenir un bras armé au service de l’Iran, dans les conditions où ce dernier pays fait l’objet de frappes militaires américaines en relation avec son programme nucléaire. La sortie des chiites du gouvernement libanais abaisse bien sûr la légitimité de celui-ci et a pour particularité de créer une opposition armée. C’est en tout cas la vision israélienne qui a triomphé au Liban, à savoir qu’à ses frontières, c’est maintenant l’armée régulière libanaise, appuyée par les forces internationales, qui est chargée de sécuriser Israël, les milices armées du Hezbollah étant maintenant loin des frontières, ce qui implique qu’entre eux et Israël, il y a une zone-tampon constituée par le territoire du Sud-Liban. La vision israélienne a triomphé par le triple fait que le Hezbollah n’est plus au gouvernement, qu’il n’est plus « fréquentable « aux yeux des autres partis sunnites, chrétiens maronites et druzes, que des roquettes ne sont plus tirées à partir du Sud-Liban contre le territoire israélien. L’instabilité continuera au Liban jusqu’au désarmement du Hezbollah et à la normalisation de la Syrie.



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