Colloque international sur les essais nucléaires français

De nombreuses personnalités attendues à Alger Aujourd’hui, s’ouvre à Alger le Colloque international consacré aux essais nucléaires français en Algérie dans les années 1960. Ce colloque réunira des universitaires algériens et plusieurs invités étrangers, dont des scientifiques venus du Japon, d’Australie et des USA, ainsi que des associations comme l’AVEN de France et «e Tatou» de Mururoa. Côté associations algériennes, une seule, semble-t-il, serait présente; il s’agit de l’association algérienne basée à Oran et présidée par M. Mohamed Djebbar. Les habitants des régions où ces essais ont eu lieu gardent encore en leur mémoire les retombées des gerboises, lors des essais et autres tirs, souvent des tirs ratés, d’ailleurs, sur les aires de Reggane et d’In Ekker. A ce jour, les populations du Hoggar n’arrivent toujours pas à boire l’eau du robinet à Tamanrasset car, selon elles, cette eau proviendrait des environs du site d’In Ekker et qu’elle est toujours polluée. Aujourd’hui, l’Algérie, qui a préféré jouer le registre de la coopération, a tourné la page et aucune action en justice n’a, jusque-là, été portée devant les tribunaux. Mais des associations de par le monde sont en train de se créer, telle l’AVEN en France et «e Tatou» de Mururoa, et commencent à faire entendre les voix des malades et de leurs familles. Certes, à suivre le Dr Yahiaoui, responsable du Centre d’études et de recherches sur le mouvement national et co-organisateur du Colloque international, «l’essentiel n’est pas là mais plutôt dans une étude des retombées de ces essais afin d’arriver à l’interdiction de tout essai nucléaire». Le Dr Yahiaoui assure que ce colloque verra d’importantes communications scientifiques, notamment celle de M. Barillot, expert du Conseil d’orientation pour le suivi des conséquences des essais nucléaires (COSCEN), qui interviendra sur le thème «Où en est-on 10 ans après la signature du traité d’interdiction des essais nucléaires?» M. Barillot donnera une autre conférence sur les problèmes environnementaux liés aux essais nucléaires effectués par la France en Algérie et en Polynésie. Alors que M. Roland Oldham, président de l’association «e Tatou», parlera au nom des victimes des essais nucléaires français dans le Pacifique. L’avocat de l’association AVEN interviendra, pour sa part, mercredi prochain sur la problématique des procédures juridiques engagées par les victimes des essais nucléaires français et par leurs associations.