Algérie

Cherche culture désespérément Déculturation et acculturation menacent



Cherche culture désespérément                                    Déculturation et acculturation menacent
La culture. Un bien grand mot dont l'acception et la valeur diffèrent selon l'appréhension qu'on a de ce terme et de toutes les incidences qu'il a sur l'ensemble des comportements d'un individu, d'un groupe ou d'une ethnie. Et donc si l'on s'essayait de définir notre culture actuelle par rapport à celle de nos ancêtres, nous découvrirons que cette dernière s'est égarée quelque part et est restée figée dans un espace temporel indéfini parce que d'autres cultures sont venues la supplanter par la force et ont pris le pouvoir sur elle pour entreprendre, patiemment et longuement, cette 'uvre de destruction visant tout ce qui caractérise la culture de tout un peuple.Les invasions qui se sont succédées, Romaines, Byzantines, les conquêtes islamiques, les Ottomans et la colonisation française, se sont relayées pour achever ce qui restait d'une culture dix fois millénaire, et dont l'une des expressions les plus connues est cet ensemble de gravures et peintures rupestres du Tassili N'Adjjer et de l'Ahaggar.Chaque envahisseur avait ramené dans ses bagages sa propre culture, son «way of life» et ses valeurs qu'il imposait aux populations espérant, ainsi, enfouir dans l'oubli cette personnalité toute algérienne que préservait encore ses repères. Mais ces traditions et cette culture propres, faute de perpétuation et de diffusion, se sclérosaient peu à peu s'étiolaient avant de disparaitre. Les bribes et les fragments qui, malgré tout, avaient échappé au massacre ont, eux aussi, disparu avec la disparition de nos bibliothèques humaines, gardiennes de ce patrimoine que nous n'avons pas su préserver. Et donc l'adoption de la culture de l'autre, avec un semblant d'avatar pour aboutir finalement à un syncrétisme hybride sans réelle distinction ou caractéristique déterminante, a fait que l'on se retrouve aujourd'hui à la recherche de notre culture et à la reconstitution de ses composantes. Une culture dont les repères et les contours sont devenus évanescents car la réalité du moment les a bannis. L'Algérien d'aujourd'hui se retrouve donc quelque peu perdu au beau milieu de cultures qui s'entrechoquent et s'affrontent via les média qui tentent d'influencer le ou les choix, de sorte que l'on est tiraillé et pris dans une sorte de malstrom qui balaie toute culture locale, considérée comme rétrograde et sans valeur ; s'y accrocher et rejeter toutes les autres serait vivre en deçà de cette mondialisation qui est venue sur tout, même sur la culture. Ce qui est sûr, c'est qu'à ce jour on est encore à la recherche de notre culture et quand bien même on serait taxés de rétrograde et «vieux jeu», il vaudrait mieux avoir sa culture propre que se fondre et disparaitre parmi les autres. Comme l'illustre bien un proverbe tout algérien et qui est tiré de notre culture populaire : «Le corbeau a voulu imiter la démarche de la colombe, et il a oublié sa propre démarche.» A bon entendeur, salut.
M. R.
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