Algérie

Ce qu'on peut piquer à la Suède comme bonnes idées


Ce qu'on peut piquer à la Suède comme bonnes idées
Mardi et mercredi, les Journées de la Suède 2016 se sont tenues à Alger sous le thème «Innovation et entrepreneuriat». Education, santé et sécurité routière, voici quelques bonnes idées qui devraient inspirer l'Algérie.Investir dans la recherche universitaire«L'une des clés du succès de la Suède : les investissements dans la formation et le développement des compétences. La formation universitaire subventionnée a permis d'avoir des niveaux élevés de formation. A cela s'ajoute un facteur culturel. Le système éducatif suédois encourage, dès le plus jeune âge, la créativité et la critique constructive», estime Kristina Persson, ministre suédoise du Développement. En Suède, plusieurs organisations et entreprises coopèrent directement avec les universités afin de développer de nouveaux produits, services et procédés susceptibles d'apporter à long terme une contribution à une croissance durable.Parmi ces organisations, on peut citer la fondation KK-stiftelsen pour le développement du savoir et des qualifications qui a pour but de stimuler la compétitivité en créant les conditions de l'innovation et de la créativité et en renforçant les liens entre l'université et l'entreprise. Une bonne idée à acquérir, mais pas à l'ordre du jour, selon le PDG de NC Rouiba, Slim Othmani, qui s'interroge : «Avons-nous les marges opérationnelles qui permettent de s'inscrire dans une démarche de pont universitaire 'Ma constatation, c'est non. Nous ne sommes pas dans un environnement économique où les marges opérationnelles permettent aux entreprises de financer de la recherche et du développement. Il y a la rémunération des capitaux en Algérie qui est basse et je me demande où est-ce qu'une entreprise transparente pourrait aller chercher les fonds qui lui permettraient de financer une quelconque recherche au niveau universitaire. Par ailleurs, est-ce que les chefs d'entreprise savent faire cela '» En ce qui le concerne, le chef d'entreprise répond que lui-même ne sait pas faire, mais il est prêt à apprendre à créer ce pont entre son entreprise et l'université. «Il y a eu beaucoup de discours autour de la création de ponts entre l'université et les entreprises, mais rien n'a été concrétisé.J'ai le sentiment qu'on est dans une logique d'effet d'annonce, mais pas dans une logique constructive. Il y a, paraît-il, des chefs d'entreprise qui ont entamé certaines actions, mais personnellement je ne les vois pas», conclut-il. Pour sa part, Djamila Halliche, DG de l'Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique, pense que ce pont n'a pas besoin de discours mais d'actions. «Je pense que le pont qui doit être créé par l'université et le monde des affaires se crée d'une manière systématique dans la formulation des besoins des uns et des autres.Si l'entrepreneur ne formule pas son besoin, comme par exemple ?? Je veux innover'', ??Améliorer le design ou le service d'un produit''? - pour cela il faut qu'il ait recours à des chercheurs dans un centre de recherche ou une université -, ce pont ne pourra pas se créer», explique la directrice. Et d'ajouter : «Aussi, il faut qu'il y ait financement de la recherche et du développement au sein de l'entreprise, il faut accompagner, financer, conseiller et encadrer une recherche ou une thèse. Il y a différentes manières où la recherche peut vous rendre service et ce n'est pas un monument à construire, c'est une volonté à mettre en ?uvre.»Un système de santé à suivrePar l'application des nouvelles technologies, le secteur de santé suédois est devenu l'un des plus performants dans le monde. A suivre cet exemple, la télémédecine, qui est l'application des technologies de l'information et de la communication à l'exercice de la médecine, apparaît aujourd'hui comme l'un des moyens de relever les nouveaux défis du système de santé. Cette pratique permet à un professionnel de la santé d'assurer les soins au patient à distance via les TIC et une égalité d'accès permanent aux soins pour la population, même dans les régions les plus reculées.Selon Christine Johansson, responsable du Maghreb et pays francophones de l'Afrique, «l'Algérie et la Suède assurent à tous leurs habitants un égal accès aux soins dans le cadre d'un système de santé financé par l'impôt. Comme ceux de bien d'autres pays, les services de santé de nos deux pays ont à faire face à de nombreux défis, notamment en termes de financement, de qualité et d'efficacité. L'innovation suédoise est importante, notamment au niveau de l'utilisation des technologies de l'information, et dans l'informatisation du système de santé.En guise d'exemple, les prescriptions sont réalisées électroniquement, ce qui permet aux infirmières et médecins de réaliser des économies de temps importantes.» Pour le radiologue, le Dr Feraoun, l'évolution vers le télédiagnostic et la télé-expertise sont les principales bonnes idées à adopter chez nous. Ce système de solutions de télédiagnostic et de soins via des objets connectés à internet transférant des vidéos échographiques et d'ambiance entre deux sites permet une télé-expertise en temps réel, en présence d'un échographiste peu expérimenté sur le site isolé.De son côté, Adlène Askri, directeur des ventes de la Doro Algérie, le groupe suédois leader européen de télécoms simplifiées parle de diminution de l'isolement des personnes âgées, ainsi que de minimiser les coûts de déplacement par le biais des mobiles connectés. Par ailleurs, il faut savoir que la télémédecine s'installe de plus en plus en Algérie. M. Bouali, directeur des systèmes d'information et de l'informatique au sein du ministère de la Santé a présenté le projet «Réseau de télémédecine Algérie - RT-DZ» qui a été lancé le 5 avril dernier conjointement par les ministères de la Santé et des TIC.La connectivité pour la sécurité routièreAvec une moyenne de 3 morts pour 100 000 habitants par an, la Suède est le pays où les routes sont les plus sûres. Si l'Algérie veut abandonner sa 98e place au classement mondial des accidents de la route, l'exemple suédois est le meilleur à suive. «Il y a 20 ans, le gouvernement suédois a mis en place une politique appelée «Vision Zéro» dans le but d'avoir 0 mort sur leur route, engageant tous les acteurs de la société civile et des autorités. Donc, la première leçon à retenir est que la sécurité routière ne peut pas être résolue par un ministère ou par la police ou la gendarmerie? C'est un engagement de tout le monde, du gouvernement jusqu'au citoyen.Autrement, on ne pourra pas avoir des résultats aussi visibles qu'en Suède où le taux de mortalité sur les routes est très faible et concerne généralement les morts subites au volant», explique Abdelaziz El-Ksouri, key account manager, industry and society à Ericsson Algérie. Pour sa part, Joachim Pinel, directeur technique de Scania Algérie, nous donne deux bonnes idées à mettre en pratique chez nous. «On a la connectivité des camions via la Black Box, on l'appelle la boîte noire chez Scania, un outil qui existe déjà en Suède.Ces boîtiers sont reliés directement au serveur de Scania via un réseau web ou internet, ce qui permet d'extraire toutes les données en temps réel du camion : s'il est en panne, s'il a un problème dans le système de freinage, si le conducteur conduit trop vite ou passe mal ses vitesses, ou même si le camion a besoin d'un entretien.» En effet, avec cette méthode, les entretiens des véhicules ne sont plus programmés, mais sont faits de manière flexible, c'est-à-dire en fonction de la conduite du chauffeur et de l'utilisation du camion.«Il y a une alerte qui se crée au niveau des serveurs Scania qui informent l'atelier le plus proche et qui rappellent le conducteur pour l'informer qu'il a besoin d'un entretien de service. Avec cette connectivité, on a un gain sur la qualité de service du camion, moins de pannes, moins de pièces à changer, et surtout moins d'accidents car les engins sont entretenus régulièrement. Par ailleurs, le système de freinage intelligent qu'on trouve chez d'autres constructeurs est mis en pratique en Suède et sauve beaucoup de vies. On a eu des gains de 2% à 3% sur certains accidents. Ces deux techniques ont donné entre 5% et 6% de gains dans certains accidents», conclut le directeur technique.Sur le terrain, un projet de la sécurité routière en Algérie est en cours d'étude. Un représentant de Scania a donné, lors de son intervention au workshop des Journées de la Suède quelques exemples de sous-systèmes qu'il inclut. Il parle d'équiper l'autoroute de «postes d'appels d'urgence, un système de vidéo surveillance, ou encore un réseau mobile sur la technologie Tetra qui permettra aux agents de l'autoroute de faire de la maintenance ou prévenir d'éventuels problèmes. Beaucoup d'entreprises ont leur propre système, il serait peut-être temps de tout centraliser et avoir une ??Traffic authority'' en Algérie».De son côté, le représentant du ministère de l'Intérieur affirme qu'on est encore en phase de la collecte d'informations. «Pour ce qui est de notre préoccupation actuelle, on travaille sur la mise en place d'un système national de collecte de données qui permettra d'appréhender le phénomène et nous donner des éléments d'analyse susceptibles de nous aider à définir et mettre en ?uvre une politique nationale et un plan stratégique en matière de sécurité routière», lance-t-il.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)