Cap sur le redressement des entreprises publiques Constantine a connu plusieurs projets d'investissement en 2012

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi

La capitale de l'Est serait-elle en phase de rattraper son grand retard en matière de développement industriel ' Les indicateurs sont clairs : Une année «économique» achevée plutôt avec une expertise tolérable au regard de la vitesse atteinte dans le traitement des dossiers relatifs aux investissements, la création des PME et notamment la mise en branle du pacte gagnant-gagnant avec la firme américaine Agco en partenariat avec l'entreprise de production des tracteurs agricoles Etrag. Le redressement est naissant. Mais la courbe effective de l'industrie ne pourra être jugée dans son ensemble avant l'entrée effective de tous les opérateurs créateurs de richesse et d'emploi. Le secteur s'est quelque peu réveillé en 2012. En parallèle, de l'avis de quelques observateurs, le nombre d'emplois créés reste en deçà des attentes de la courbe toujours en quête de «renfort». Cela devra s'aplanir au fur et à mesure que les plans sont montés, rassure-t-on du côté des services compétents (emploi et investissement).
A vocation pharmaceutique, agroalimentaire et mécanique, la wilaya aura joué un grand coup dans le dernier virage de l'année, au terme d'un partenariat avec Agco des USA (signé en aout dernier à Alger) qui s'est traduit par la création d'Algerian Tractors company (ATC), qui a «enfanté» son premier tracteur sous le label Massey Ferguson le 17 décembre dernier. Par là, le premier redressement économique des entreprises publiques a vu le jour en attendant l'élargissement de la coopération.
Dans cinq années, 5 000 tracteurs/an sont ainsi attendus avec un investissement de 35 millions dollars. A court terme, c'est-à-dire en 2013, ATC produira 3 500 unités. La société mixte a engagé 179 travailleurs et le taux devra atteindre les 700 au cours de la même
période, rassure le responsable d'ATC M Ahcene B., qui se fixe d'ores et déjà un objectif en ce qui concerne le devenir d'Etrag. «Nous songeons à la convertir en une entreprise spécialisée dans les composants et les pièces de rechanges et ce après avoir étudié le tissu des petites et moyennes entreprises aux alentours d'ATC». Côté Américain, c'est le même son de cloche qui retentit. Questionné à ce sujet, le président directeur-général d'Agco, M. Martin Richenhagen, attestait que «l'option envisagée par la direction d'Algerian Tractors Company est valable aussi pour nous qui voulons disposer de pièces fabriquées sur place».Une perspective qui restera cependant tributaire de la création d'une zone d'activité à l'endroit de cette usine mixte. La wilaya de Constantine qui avait organisé en 2010 un Salon de la sous traitance mécanique compte matérialiser les recommandations entérinées. Ainsi même avec un peu de retard, les pouvoirs publics se sont penchés sur la création d'une zone à Oued Hamimime. Le ministre M. Cherif Rahmani, en a été saisi et a activé la procédure au grand bonheur des initiateurs du projet à Constantine : les cadres d'Etrag et la wilaya.

10 058 PME recensées employant 42 717 travailleurs en cette fin 2012
Pour une véritable relance économique, la wilaya poursuit son investissement dans les petites et moyennes entreprises à travers les douze communes. La direction de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement a enregistré un nombre de création d'entreprises honorable durant le troisième trimestre 2012. On dénombre 10 058 PME dans la wilaya, dont 6 344 au chef-lieu, soit 63,1%, 1 375 dans la commune du Khroub, 13,7%, et 32 à Beni H'Midane, 0,3%. Les créneaux prisés sont le bâtiment et les travaux publics, avec 2 414 PME sur l'ensemble, suivis du commerce avec 2 136 unités. En cette fin 2012 les statistiques recensent 42 717 salariés actifs au sein des PME. Constantine emploie 25 412 travailleurs, contre 5 938 au Khroub. S'agissant des dossiers d'investissement, 493 projets ont été validés durant les douze mois qui s'achèvent, représentant 76% des demandes. Un essor significatif étant donnée la léthargie dans laquelle baignait le secteur avant cette date. Des facilitations ont concouru au déblocage, estime un cadre à la direction du développement de l'investissement à Constantine.
Les espoirs sont désormais placés dans les banques qui devront statuer sur l'octroi de lignes de crédit en vue de permettre la concrétisation des projets proposés par les souscripteurs.
Du côté de la direction de l'industrie, c'est la satisfaction puisque la répartition des PME répond aux normes en matière d'élargissement du tissu industriel voisin. Il reste cependant à fluidifier l'octroi du foncier industriel, demeuré une «tuile» dans toute perspective économique dans cette région. Des recommandations ont été émises à cet effet par le ministre de l'Industrie. «Aucun blocage du genre ne devra endiguer ou ralentir l'élan relatif à l'investissement», a-t-il averti. Le développement du tissu industriel local sera issu de ces projets et touchera l'hôtellerie, les services, la maintenance. La wilaya se félicite du saut «mécanique», mais reste ouverte à tout projet qui consolide ses acquis (pharmaceutique) et lui permet d'exploiter ses potentialités.