Algérie

Caméra angle opposé


Partira, partira pas... Il ne fait plus de doute que la situation au Liban échappe totalement aux acteurs de Beyrouth. Ni Siniora, qui s’est distingué par une passivité qui contredit son étonnant dynamisme dans le désarmement du Hezbollah, ni Nasrallah qui a vaillamment résisté à l’agresseur sioniste, n’ont les choses en main. Si Nasrallah a honoré le soutien présumé de la Syrie et de l’Iran (par sa résistance sur le terrain et son efficacité militaire); Siniora aura, par contre, été une parfaite marionnette. Pas une seconde il n’a riposté aux attaques israéliennes qui avaient ciblé l’armée libanaise, même s’il est reconnu que cette dernière n’a aucune capacité de réaction. C’est précisément pour cette raison que la résolution 1701 a donné un rôle actif à cette armée absente quand il fallait défendre le pays. Cette seule donne accrédite la thèse de la collision des intérêts de l’axe Siniora-Olmert-Bush. Paradoxalement, cette absence de réaction de l’armée devait provoquer la chute du gouvernement Siniora, tout juste après la fin de la guerre mais le Hezbollah, soucieux de préserver une unité nationale s’était abstenu d’exploiter une situation largement à son avantage. Si le terrain a déjà désigné le vainqueur, la défaite des Israéliens (couplée à celle des Américains en Irak) est en train de changer en variables, les paramètres d’une équation que l’on croyait résolue depuis longtemps. En arrière-plan de ce bras de fer Siniora-Nasrallah se profile une guerre à distance Russie-Etats-Unis, menée par de puissants sous-traitants. L’Iran et la Syrie d’une part et Israël et la France d’autre part, ce qui explique la visite effectuée récemment par la candidate du parti socialiste, qui fait figure de favorite pour la présidentielle française de 2007 et qui est en train de profiter des luttes intestines de la droite. Si les revendications de Nasrallah apparaissent comme légitimes du fait d’un comportement honorable et démocrate, légitimé par l’alliance avec les Chrétiens du général Aoun, les accusations de Siniora semblent sans fondements et populistes. Présentées sous cet angle, elles accréditeraient le fait que tous les assassinats politiques commis au Liban seraient le fait des clans qui soutiennent le Premier ministre, plutôt que celui de la puissante Syrie. C’est dans ce contexte que se dessine l’échec du projet GMO si cher à Bush et qui a omis d’intégrer dans ses calculs, le seul paramètre qui a valeur de veto: l’alliance contre nature d’un pays athée (Russie) avec celui d’un autre musulman extrémiste (Iran) qui s’étaient fait la guerre par le biais de l’Afghanistan. Un pays qui représente aujourd’hui une cause commune qui scelle le retour définitif de la République de Poutine dans les sphères de décision de l’ONU et qui confirme le déclin de l’Amérique de Bush.
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