Algérie - Oléiculture, Production d'huile d'olive

Bouira - La filière oléicole en souffrance



Bouira - La filière oléicole en souffrance


Les oléiculteurs énumèrent un ensemble de contraintes qui s’érigent comme de sérieux obstacles empêchant le développement de la filière.

Le Conseil interprofessionnel de la filière oléicole de la wilaya de Bouira (CWIFO) tire la sonnette d’alarme sur la situation déplorable de la filière. Dans une requête adressée au Premier ministre, aux responsables du secteur agricole et celui du Commerce, les oléiculteurs ont soulevé plusieurs contraintes entravant l’essor de leur activité.

Ils ont évoqué, entre autres, l’inadéquation des textes de loi fixant les conditions et modalités d’exploitation des terres agricoles du domaine privé de l’Etat.

«La législation régissant les concessions agricoles, en l’occurrence, la loi n°10-03 du 15 août 2010, est derrière plusieurs blocages dont souffrent les fellahs. A titre d’exemple, pour décrocher un crédit bancaire, il est exigé à l’agriculteur membre d’une Exploitation agricole collective (EAC) d’hypothéquer des terrains. Or, cette option n’est plus possible, car les terrains des EAC sont une propriété privée de l’Etat et non du fellah. Ce dernier n’a que son droit de concession à hypothéquer», dira Toumi Hafid, président de la CWIFO.

Notre interlocuteur rajoute que les articles relatifs à l’hypothèque n’ont pas été suivis par des textes d’application.

«C’est un vide juridique qu’il faut combler», insiste notre interlocuteur.

Autre contrainte soulevée par les plaignants, l’impossibilité pour les membres des EAC de lancer des investissements à titre individuel.

«La loi 10-03 a mis deux conditions pour la validation de toute initiative d’investissement personnel. La première est le consentement de tous les autres membres d’une EAC. La deuxième est liée à la superficie qu’aura chaque exploitant d’une EAC et qui doit dépasser les 18 hectares. Or, la satisfaction de ces conditions est presque impossible, d’autant plus que nos EAC sont assez limitées en superficie», explique M. Toumi.

Plus loin dans leur requête, les oléiculteurs mettent en garde contre la commercialisation anarchique de l’huile d’olive.

«De bonnes quantités d’huile d’olive écoulées sur le marché national sont contrefaites. Elles sont composées d’environ 80% d’huile de soja et vendues comme une huile d’olive entière. Les services de contrôle de qualité doivent sévir. Idem pour la pratique de la vente anarchique des olives sur les bords des routes. Ce phénomène est responsable en grande partie des actes de vol qui causent des pertes énormes aux fellahs et se répercute sur la qualité de l’huile et sur la santé du consommateur. Nous appelons les pouvoirs publics à bannir cette pratique».

En dernier lieu, le CWIFO propose aux responsables du secteur de l’agriculture et celui du Commerce de réactiver l’organisme dissous de l’Office national de l’huile d’olive et ses antennes régionales.

«La mission d’un oléiculteur doit se limiter à la production des olives de bonne qualité et non pas à chercher des canaux commerciaux pour vendre son produit. Les pouvoirs publics doivent intervenir pour mettre de l’ordre dans la filière oléicole», dira le président de la CWIFO.


Omar Arbane
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