Bejaia

Le wali serait-il partant ? «Je ne serai pas là avec vous pour prendre le bus», a lâché Rachid Fatmi, actuel wali de Bejaia, avant-hier en fin de soirée, devant un parterre de journalistes conviés à la présentation de la maquette de la nouvelle gare routière du chef-lieu de wilaya. Nommé peu après l’éclatement des événements de 2001, en remplacement de Djillali Arar, Rachid Fatmi a eu à gérer toutes les épineuses sécrétions du printemps noir. C’est une femme, en l’occurrence Nouria Yamina Zerhouni, qui devrait, à en croire certaines indiscrétions, le remplacer. Au profil plutôt politique, M. Fatmi aura administré la wilaya tout en surveillant un front «populaire» enclin à chevaucher le moindre élan contestataire, au détriment du développement économique local qui s’en est trouvé quelque peu ralenti. Nouria Yamina Zerhouni, actuellement wali de Mostaganem, après avoir été en poste à Tipaza, est donc pressentie pour présider aux destinées de la wilaya de Bejaia. La venue de la première et unique femme wali de l’histoire du pays pourrait signifier une réorientation de l’attention de l’Etat vers le front du développement économique qui focalise les critiques des divers acteurs locaux, dont les élus APW et les patrons de la CAP. Une réorientation que le wali sortant estime être «au cœur des préoccupations des citoyens et des responsables» et qu’il n’est pas peu fier de livrer après avoir réussi le pari de trouver un terrain de 4 hectares en plein centre-ville de Bejaia. Le wali semble tenir par dessus tout à léguer, à travers cet ouvrage, à l’architecture futuriste, un souvenir impérissable de son passage à Bejaia, la seule ville du pays, dira-t-il, où il se permet d’aller «de bon cœur au restaurant». La psychologie du départ semble ainsi s’installer solidement chez un wali qui aura quelque part battu un record de sédentarité. «Je devais déjà partir l’été dernier», confiera-t-il.