Baghli Belkacem le gentleman

Hadj Belkacem Baghli est un homme heureux qui mène une vie rangée au milieu de sa famille. Mais il n?est pas casanier pour autant, comme certains octogénaires.Très pieux, il fait partie de l?association Belkaïd de Sidi Chami qui rayonne à l?Ouest dans son domaine. Certes, il peut s?estimer satisfait de son parcours sportif en tant que joueur, mais il estime qu?il aurait pu embrasser la carrière d?entraîneur après avoir décroché ses diplômes, deux à l?Ouest et un à Alger, sous l?égide des formateurs Cheikh Ouaddah, Chibani, Ouaddah, Lasni et Lucien Leduc. D?ailleurs pour le premier degré, il a été le major de sa promotion, aux côtés de Ghaouti Abdelkader, Bouhada Hasni, Kefeïti Lahouari et Godih Mohamed. En dépit de ce solide bagage technique, la chance n?a pas accompagné ses efforts.Dès 1962, il a commencé à assurer la préparation du WAT, nouvellement créé. En dépit des bons résultats enregistrés pendant le «Critérium», les dirigeants de l?époque lui ont proposé d?accueillir à ses côtés Lopez, moniteur de sport au collège Slane. Baghli a fermement refusé cette collaboration paraissant ambiguë à ses yeux. «Franchement, j?ai été très déçu» dira-t-il, un demi-siècle plus tard. Sa seconde décevante expérience, il l?a vécue quelques années plus tard. Contacté par les dirigeants de l?ESM, il avait donné son accord après avoir supervisé l?équipe à Saïda, face au MCS, un dimanche. Il s?apprêtait à rallier Mostaganem mardi à la mi-journée, lorsqu?un collègue lui a passé un journal où il était dit qu?un entraîneur yougoslave avait été officiellement engagé lundi ! «J?ai vu rouge, et à partir de cette seconde déception, j?ai définitivement renoncé à entraîner une équipe, me contentant de faire partie, avec mes collègues, de la commission technique de la LOFA». Se rendant compte très vite de la précarité de la carrière d?entraîneur, Baghli le sage s?est entièrement consacré à sa fonction au sein de l?administration forestière. Baghli a participé à la formation de nombreux initiateurs qui ont gardé de lui l?image d?un homme affable, correct et sensible, à qui la chance n?a pas souri dans sa seconde carrière, celle d?entraîneur. «Après la déception de l?ESM, j?ai fait une croix sur le football en prenant la ferme décision de me retirer et de tourner la page. Mes collègues Chibani, Lasni, Gnaoui, Ouaddah ont tout fait pour me convaincre de revenir sur ma décision. En vain». Baghli fera une pige au RCGO des Bridji et Ouadi mais sans plus. Même à la télévision, Hadj ne suit que très rarement les matches de football. La cassure était très profonde...   Deux époques, un football différent