Algérie

Avec plus de 4.000 morts chaque année sur nos routes


Les compagnies d’assurance à genoux C’est l’équivalent de deux tremblements de terre que l’Algérie enregistre tous les ans. Pour le P-dg de la SAA, les séismes de Chlef de 1980 et celui de Boumerdès de 2001 n’ont pas fait autant de victimes... Parallèllement, la France, qui a un parc 15 fois supérieur au notre, enregistre à peu près le même nombre de morts que l’Algérie. L’Etat, à lui seul, par l’intermédiaire des caisses de sécurité sociale et les soins prodigués au niveau des hôpitaux, débourse pas moins de 100 milliards de dinars pour prendre en charge les sinistres. Pour la seule année 2006, les accidents de la route ont fait 4.000 morts, pour la plupart dus à la responsabilité humaine (excès de vitesse et perte de contrôle). Le bilan ne cesse de progresser: pratiquement 16% de plus par rapport à 2005 malgré l’entrée en vigueur de la loi sur le code de la route. Les compagnies d’assurance, auxquelles les coûts de remboursement des sinistres reviennent de plus en plus cher, crient à l’hécatombe. Pour la seule année 2006, elles ont réglé, d’après Amara Latrous, président-directeur général de la Société algérienne d’assurance, la bagatelle de 28 milliards de dinars de sinistres, toutes branches confondues, dont 1.500 milliards de centimes pour l’automobile. Sur un volume de plus de 500.000 dossiers sinistres pris en charge, presque 360.000 n’ont pas été payés jusqu’ici. Ce qui représente, à ses yeux, un manque à gagner énorme, estimé à environ 56 milliards de DA dont 30 Mds pour la seule branche automobile. Aujourd’hui, les assureurs trouvent du mal à faire face à cette lourde facture. Le secteur des assurances, regroupé au sein de l’Union des sociétés d’assurance et de réassurance, et qui réalise un chiffre d’affaires de 47 milliards de DA dont 30Mds d’assurance-auto, n’est pas du tout content. Pour le président de l’Union, Amara Latrous, un tiers seulement du chiffre d’affaires représente réellement l’assurance obligatoire qui sert exclusivement à couvrir la responsabilité civile des conducteurs alors que les deux tiers restants sont facultatifs. Le P-dg de la SAA se défend vis-à-vis des autorités pour essayer de rééquilibrer l’assurance-auto en avançant tous les arguments possibles. Les pouvoirs publics ne l’entendent pas de cette oreille, puisqu’ils arguent que les compagnies d’assurance gagnent suffisamment d’argent en assurance dommages, ce qui leur permet, selon eux, de faire des compensations pour les pertes qu’elles subissent. Par ailleurs, le premier responsable de la SAA s’est dit ahuri par le nombre d’accidents qui surviennent chaque année. A l’adresse des acteurs concernés par cette tragédie, il lance une sentence on ne peut plus claire: «On ne peut plus continuer malheureusement à supporter le nombre d’accidents et toutes les négligences qu’on a eu à constater.» En ce sens, il a invité les pouvoirs publics, les compagnies d’assurance, le centre de prévention routière et les services de sécurité à se mobiliser pour trouver ensemble les solutions les plus efficaces afin de limiter ce terrorisme routier. On signale que les outils d’incitation à la prudence, à savoir le bonus et le malus qu’actionnaient à chaque fois les assureurs, n’ont pu changer les comportements des conducteurs et les faucheurs de routes. C’est pour cela que les pouvoirs publics pensent déjà à la révision des textes actuels qui n’ont pas donné de résultats probants en impliquant notamment les assureurs qui espèrent, pour leur part, que les nouveaux textes soient plus répressifs à travers des actions coercitives à l’égard des chauffards.



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