Algérie

Au lendemain de la manifestation géante


Blocage total à Beyrouth Au lendemain d’une manifestation géante à Beyrouth, le blocage est total entre le gouvernement libanais, déterminé à ne pas fléchir, et l’opposition menée par le Hezbollah chiite, qui jure d’occuper le centre de la capitale jusqu’à la démission du Premier ministre. Depuis vendredi, les manifestants ont dressé leur campement de grandes tentes blanches face au siège du gouvernement où sont retranchés Fouad Siniora, le Premier ministre, soutenu par les Occidentaux, et une partie de son équipe. «Le gouvernement ne tombera pas sous la pression de la rue, aussi longtemps que durera la manifestation», assurait vendredi Saad Hariri, le chef de la majorité parlementaire anti-syrienne. Quelques heures plus tôt, des centaines de milliers de personnes avaient déferlé dans le centre de la capitale aux cris de «Siniora vas-t’en», «Mort à l’Amérique». Les manifestants avaient, un moment, bloqué les accès au siège du Gouvernement, transformé en camp retranché derrière des cordons de soldats et une haie de barbelés. Plusieurs milliers d’entre eux s’étaient installés sous des dizaines de tentes dressées sur les deux places du centre de Beyrouth. Une semaine plus tôt, une autre manifestation de masse avait là-même rassemblé le camp anti-syrien, au pouvoir depuis 2005, pour les funérailles du ministre chrétien Pierre Gemayel, assassiné le 21 novembre. Sur ces mêmes lieux, les partisans de Rafic Hariri, l’ancien Premier ministre assassiné, s’étaient mobilisés jour et nuit au printemps 2005 pour réclamer le départ des troupes syriennes du Liban. Plus que jamais, après la manifestation de vendredi, les deux camps semblent engagés dans un face-à-face irréconciliable. Pas de solution en vue La démonstration de force de l’opposition n’a pas permis «d’entrouvrir la porte en vue d’une solution à la crise», résumait hier le quotidien proche de l’opposition As-Safir. Le journal Al-Akhbar, proche de l’opposition, soulignait que le Liban se retrouve désormais «face à l’une des épreuves les plus difficiles auxquelles il ait été confronté depuis longtemps». D’un côté, un gouvernement affaibli, amputé de ses six ministres pro-syriens, dont une partie de l’équipe restante vit, depuis l’assassinat de Pierre Gemayel, à l’abri des murs du Grand Sérail, le palais gouvernemental. De l’autre, l’opposition chiite alliée au général chrétien Michel Aoun, qui entend tirer les bénéfices politiques de la «victoire» proclamée par le Hezbollah après la guerre de l’été contre Israël et imposer des élections législatives anticipées. Le projet de tribunal mis en cause Le camp anti-syrien accuse la Syrie de vouloir torpiller le projet de tribunal international pour juger les assassins de Rafic Hariri, tué en février 2005. Les pro-syriens et leur allié chrétien dénient, eux, toute légitimité au gouvernement où la communauté chiite, un tiers des habitants du Liban, n’est plus représentée depuis la démission de ses cinq ministres à la mi-novembre. Face aux craintes d’une nouvelle déstabilisation du pays, le Hezbollah, allié au mouvement chiite Amal et au Courant patriotique libre (CPL) du général Aoun, a voulu faire vendredi une démonstration d’unité nationale. En manifestant dans le calme, les Libanais «donnent une leçon de démocratie et répondent aux craintes des capitales» occidentales, relevait samedi As-Safir.   Hakim Djaziri
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