Algérie

APW de Tizi-Ouzou



APW de Tizi-Ouzou
Le MAK et l'accueil officiel réservé au président d'un syndicat des patrons, le FCE, par les autorités de la wilaya ont été des sujets qui ont alimenté une vive polémique entre le wali et le groupe de l'opposition au sein de l'APW, le RCD lors de la session ordinaire de mardi et jeudi derniers.Considéré, jusque-là , comme un sujet politique tabou qu'on évoque sous le sceau de l'allusion dans le discours officiel, le MAK de Ferhat M'henni a fait une entrée tapageuse dans les débats d'une institution de l'Etat, en l'occurrence, l'APW de Tizi-Ouzou.A deux reprises, mercredi et jeudi derniers, le wali Merrad, invité à défendre le bilan de sa gestion et la réalisation de projets de développement de la wilaya, s'est cru obligé de monter au front pour dénoncer la menace qui pèse sur l'unité nationale. Allusion faite au MAK dont le discours et les velléités indépendantistes ouvertement proclamées passent, visiblement, de l'agacement à une franche inquiétude chez les représentants de l'Etat. D'où la rhétorique plus que soupçonneuse du wali qui évoque un danger sur l'unité nationale.Il avoue même «avoir reçu des instructions pour, dira-t-il, gérer ce mouvement avec intelligence». «Si je suis amené à parler de ce mouvement autonomiste, c'est parce que celui-ci a osé frapper monnaie et se doter d'un drapeau qu'il hisse à la place de l'emblème national. Vous ne trouvez pas qu'il y a danger sur le pays '», dira-t-il sur un ton catastrophé. «Nous avons instruction de les gérer avec intelligence et de ne pas les affronter (les militants du MAK, Ndlr), ce qu'ils cherchent c'est passer pour des victimes aux yeux de l'opinion internationale et appeler à la répression des minorités. Nous n'avons arrêté aucun dirigeant de ce mouvement qui est manipulé de l'extérieur par qui vous savez», dira, énigmatique, le chef de l'exécutif de la wilaya qui justifie son intervention sur le sujet, en réponse aux critiques des élus du RCD.«Vous voulez nous interdire de parler, en tant que responsables de l'Etat, de ce mouvement et d'intervenir pour stopper le processus néfaste qu'entreprennent ces gens (entendre les militants du mouvement de Ferhat M'henni). Eux, ils agissent, nous, on va intervenir de façon intelligente, comme on nous l'a demandé au niveau central. Nous ne voulons pas de confrontation, cette région a tellement pâti de perturbations qui ont nui à son développement. Moi je veux faire de cet espace (l'APW) une tribune pour le développement», ajoutera B. Merrad qui, contrairement à ses contradicteurs au sein l'hémicycle, se défend de faire de la politique. «Mais, se reprend-il, ces menées subversives m'obligent à agir. Et de lancer un défi «àces gens-là qui sont une minorité, ils veulent s'accaparer du printemps berbère. Ils ne sont pas les seuls à se donner le droit de célébrer le printemps berbère, nous aussi on est prêt à battre le pavé. Si je n'appréhende pas d'entendre des slogans blessants du genre “pouvoir assassin” et autres, je vais marcher et célébrer le printemps berbère», dira le wali qui semble plus qu'excédé par les agissements du mouvement qui revendique l'autodétermination de la Kabylie.Puis rappelant la récente officialisation constitutionnelle de tamazight, il ajoute : «Ce n'est pas parce qu'ils n'ont plus rien à revendiquer qu'ils vont détruire le pays», assénera encore le wali dans son long réquisitoire contre le MAK. Il répondait à des critiques venant d'élus du RCD qui lui ont reproché de faire diversion en agitant une menace virtuelle que constitue ce mouvement politique dont l'influence et le poids sont surdimensionnés à dessein, accusent des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie. «Ce sont les menaces verbales et la répression policière qui accroissent les rangs du MAK», dira Mme Moula élue du RCD, convaincue que la supposée menace de division du pays agitée de façon redondante est un subterfuge à faire aux gens. «Si le MAK constitue un problème politique pour vous, sachez bien que la Kabylie est un bastion de la diversité politique», dira Lila Hadj Arab du groupe d'élus RCD qui plaide, ainsi, pour le droit du MAK à s'exprimer et agir librement, même si, argue-t-elle, ne pas partager ses idées et sa démarche. «Ce n'est pas le MAK qui bloque le développement de la wilaya, c'est l'administration», rétorquera la même élue au wali, pointant du doigt l'immobilisme qui affecte le rythme et le volume des réalisations accomplis par certains directeurs de l'exécutif qui, selon la même intervenante, ont réalisé un faible taux de consommation des budgets inscrits à l'indicatif de leurs secteurs. Autre sujet qui a alimenté la controverse, l'accueil officiel réservé au patron du FCE. Le déploiement protocolaire avec déroulement du tapis rouge réservé au chef d'un syndicat de chefs d'entreprises n'a pas été du goût des élus du parti de Mohcine Bellabès. Ils ont critiqué, et «la démarche politique» du wali qui aux yeux du RCD a commis un impair protocolaire, et le discours tenu par Ali Haddad qui, selon l'élu, M. Hessas, s'est permis un écart, en s'attaquant aux partis de l'opposition». Un avis que ne partage pas, bien sûr, le wali. «Votre démarche est négative ; ce que vous me reprochez, moi je l'appelle du lobbying au profit du développement de la région. Il faut profiter des entrées du président du FCE, un enfant de la région, qui a des entrées auprès des décideurs. C'est grâce à son intervention auprès des décideurs que les zones industrielles de Tizi-Ghenif et Draâ El Mizan, dont les inscriptions ont été annulées, ont été récupérées et inscrites une nouvelle fois pour réalisation.»





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