Algérie

Après son voyage à Alger


Sarkozy écrit à Bouteflika Le voyage de Nicolas Sarkozy en Algérie, il y a deux semaines, semble avoir laissé une grosse impression sur celui qui risque d’être dans quelques mois le successeur de Jacques Chirac. C’est du moins la lecture qu’il convient de donner au message qu’il a envoyé au président Bouteflika et que l’agence APS n’a rendu public qu’hier. Dans le message du ministre de l’Intérieur français, il y a ce qui relève de l’ordre de la civilité, lorsqu’il écrit au chef de l’Etat. «Je tiens à vous adresser mes plus vifs remerciements pour l’accueil chaleureux que vous m’avez réservé lors de ma visite à Alger». Sarkozy considère que son escale algéroise dans le chemin tortueux qui mène à l’Elysée est «important» et il en remercie encore pour cela le président Bouteflika pour la «part déterminante» qui est la sienne dans la réussite de ce voyage. En quoi réside l’importance de ce voyage? On peut, a priori, supposer qu’elle aura permis à l’actuel locataire de la place Beauvau de jeter les ponts, via Alger, à l’émigration d’origine algérienne qui représente un gisement électoral non négligeable, convoité par les prétendants à la présidentielle en France. Après son voyage à Alger, Sarkozy a-t-il réussi à briser la glace avec «le peuple des banlieues», dont beaucoup sont de parents algériens? Question a laquelle il n’est pas possible de répondre tout de suite. En revanche, le Premier responsable de l’UMP affirme être en phase avec le président Bouteflika avec qui il partage «un grand nombre de préoccupations». La première étant ce fameux traité d’amitié algéro-française. Bouteflika comme Sarkozy estiment, en effet, que, compte tenu du poids du passé commun qui alimente encore les polémiques et les passions de part et d’autre de la Méditerranée, le moment n’est pas encore venu pour cette démarche, qui devrait être une sorte de point d’orgue dans le processus de normalisation des relations bilatérales. Au-delà de l’inopportunité de signer un traité d’amitié Sarkozy et Bouteflika partagent également un autre point commun: celui de l’amitié algéro-française. «J’ai également été heureux de recueillir vos analyses si sages sur le sens de l’amitié franco-algérienne à laquelle, comme vous, j’attache la plus grande importance. Vous pouvez compter sur ma détermination à ancrer cette relation dans l’avenir, car elle doit servir de modèle d’association pour l’ensemble des relations entre la Méditerranée et l’Union européenne», a-t-il conclu. A travers ses engagements, le ministre français de l’Intérieur prend date en tant que candidat qui dans le cas de son élection, promet de donner une nouvelle impulsion aux relations bilatérales en les ancrant résolument dans l’avenir. Et donc tenter de les soustraire au «piège du passé» qui de toutes les façons ne sera jamais regardé de la même façon suivant qu’on est à Alger où à Paris. En tous cas pas tant que les acteurs qui ont participé à «la révolution algérienne» et à «la guerre d’Algérie» sont en vie. Autant cesser de regarder dans le rétroviseur et orienter le regard vers le futur à travers un partenariat fondé sur le pragmatisme, dès lors que «ni l’Algérie, ni la France ne peuvent déménager», comme dirait le président Bouteflika. Autant donc faire bon ménage à deux pour l’avenir.
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