Algérie

Analyse du jeudi


Que prépare Al-Qaïda pour le Maghreb ?Le projet d’une organisation terroriste à l’échelle maghrébine, qui, en lui-même, n’est pas récent, semble revenir depuis quelques semaines à l’ordre du jour, mais cette fois selon un agenda d’Al-Qaïda. Jusque-là, malgré l’ancienneté des liens entre les terroristes maghrébins qui remontent, parfois, à la fin des années 1980 en Afghanistan, aucune entreprise commune durable n’a pu se mettre en place du fait d’une disparité quant au soubassement doctrinal et idéologique qui les divisait. Les terroristes marocains et surtout libyens, qui ont rejoint les maquis du GIA en son temps en Algérie, ont été victimes de telles purges internes qu’il n’était plus question pour eux de répéter la même expérience dans les mêmes conditions. Mais ceux qui partageaient la "ligne" d’alors du GIA, et qui étaient liés à des réseaux en Europe, ont activement participé à tisser des connexions dans le but, à la fois, de soutenir le "djihad" en Algérie et de préparer progressivement leur guerre contre les pays d’accueil. La déconfiture du GIA à partir de la fin des années 1990 en Algérie et les démantèlements à tour de bras de ses réseaux dans la plupart des pays de l’Europe occidentale ont freiné, quelque peu, les préparatifs et poussé les activistes à se remettre en question en matière d’organisation, de doctrine et d’action.A cette époque, il a pu être constaté la création d’une organisation marocaine en Belgique sous l’appellation Groupe islamique combattant sur le modèle de l’organisation libyenne du même nom qui s’était mise en veilleuse. Quand le GSPC a officiellement vu le jour, en 1998, et du fait qu’il se soit constitué dans la matrice pourrie du GIA, les anciens soutiens de cette organisation sanguinaire, qui avaient pris du recul, ne se sont pas bousculés pour le rejoindre, aussi bien à l’étranger qu’en Algérie même. Il y a eu en Algérie la création d’une organisation autonome qui s’est donné le nom de Groupe salafiste combattant, un nom rappelant celui choisi par les Marocains et les Libyens. Durant toute cette période, la "coopération" entre les terroristes maghrébins, malgré les interpellations et la surveillance étroite exercée sur eux, n’a pas été rompue. Elle a été juste quelque peu perturbée, avant de reprendre de plus belle dans la périphérie d’Al-Qaïda au lendemain du 11-septembre. Et depuis septembre dernier, avec l’approbation officielle de l’adhésion du GSPC au sein d’Al-Qaïda, c’est en fait la mise sur rails d’une organisation terroriste à l’échelle maghrébine qui est lancée. D’autant plus qu’il est de notoriété publique que chaque fois qu’un réseau terroriste est éventé dans un pays européen, il est très rare que ses membres ne soient originaires que d’un seul et même pays maghrébin, contrairement aux années 1990. L’année dernière déjà, le GSPC lui-même, dans une de ses publications sur son site Internet, avait dévoilé qu’il comptait dans ses rangs des Mauritaniens et des ressortissants de certains pays du Sahel. Dire aujourd’hui que ces derniers appartiennent désormais à Al-Qaïda n’est pas aller vite en besogne. Et lorsque l’on sait qu’elle-même compte des réseaux de Maghrébins basés en Europe, la coordination entre les uns et les autres n’est plus qu’une question de temps. A moins que l’on finisse vite et définitivement avec le GSPC qui n’est plus, comme personne ne l’ignore, depuis septembre dernier, une simple dissidence du GIA, mais bel et bien un appendice d’Al-Qaïda.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)