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Amar Laskri enterré hier



Amar Laskri enterré hier
Amar Laskri, réalisateur algérien, a été inhumé, hier, après la prière s'el dohr, au cimetière de Sidi Bediaf, dans sa ville natale de Aïn El Berda, à Annaba, après que la dépouille fut transférée la veille depuis l'hôpital Mustapha Pacha (Alger), avons-nous constaté sur place. Dans la ville, tous les commerces ont baissé rideau pour accompagner celui qui a rendu célèbre Aïn El Berda. Populaire et chaleureux, le défunt a été accompagné depuis sa maison familiale à sa dernière demeure par une foule immense, composant un cortège de plusieurs kilomètres, à telle enseigne que le cimetière de Sidi Bediaf s'est avéré exigu pour la contenir.En effet, aux côtés de centaines d'anonymes, des autorités nationales et locales, civiles et militaires, politiques et artistiques, amis et voisins, ainsi que des dizaines de moudjahidine ont pris part à la cérémonie d'enterrement de ce grand homme. Amar Laskri, le tricard médiatique des années 1970, revient sur la scène, malheureusement mort. Fidèle à ses coutumes, la Présidence l'a ignoré, tout autant que la ministre de la Culture. Mais Louisa Hanoune était là, dans sa maison familiale, pour présenter ses condoléances. Si Amar n'a rien laissé derrière lui, hormis des vérités assénées sur un patrimoine culturel en déperdition.Epoustouflant, il a toujours parlé des originaux de films algériens perdus quelque part dans le monde, du divorce et du purgatoire dans lesquels s'est enfoncé le cinéma national. Dans une de ses déclarations à El Watan, l'artiste, le réalisateur et cinéaste avait estimé que «tout se passe comme si notre cinéma n'avait jamais existé, alors qu'il était envié dans un passé récent. Aujourd'hui, il est dépassé, y compris par des monarchies transformées en Hollywood arabe. Nous avons investi plusieurs milliards dans la création de plateformes cinématographiques à Alger. Elles sont fermées ou sous-utilisées.Les structures de régulation qu'étaient le CAIC, l' ENPA et l' ENCC ont été dissoutes sans que leur remplacement soit prévu». Avant sa disparition, l'ancien moudjahid a parlé des cinémathèques à travers le pays. «Actuellement, il n'y a que cinq cinémathèques en Algérie. Elles étaient plus d'une vingtaine les précédentes années.A Constantine, Oran et dans la majorité des régions du pays, les salles de cinéma ont totalement disparu», a affirmé celui qui, pour les générations d'hier et d'aujourd'hui, représente une institution pour le cinéma national.Né en 1942 à Aïn Berda, il étudie le théâtre, la radio, la télévision et le cinéma à Belgrade. Après trois courts métrages, il contribue, par la réalisation d'un épisode, au film de fiction collectif L'enfer à dix ans (1968). Il dirige le CAAIC de 1996 à 1998, date de sa dissolution. Ses longs métrages sont nombreux, dont Patrouille à l'Est (1972), El Moufid? nous vaincrons (1978), qui a été censuré par l'ancien président, Houari Boumediène, Les Portes du silence (1987), Fleur de lotus (1998).


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