Algérie - Revue de Presse

Alors que le bilan ne cesse de s?alourdir en Asie du Sud-Est


Traumatismes psychologiques Une semaine après la catastrophe du 26 décembre 2004 et l?élan d?aide internationale, les survivants aux tsunamis (raz de marée) ont subi inévitablement des traumatismes psychologiques ou « flash-back ». C?est, par exemple, le bruit d?une vague ou d?une sirène d?urgence qui fait revivre aux survivants le désastre vécu le jour du drame. Ainsi, des milliers de personnes vivront désormais dans la hantise d?un mur d?eau s?abattant sur elles, estiment les spécialistes en maladies mentales. Les agences de presse ont rapporté, hier, les craintes des médecins des pays meurtris, mais également des centaines de médecins venus du monde entier, dont des dizaines de psychiatres et psychologues. Aujourd?hui, estiment-ils, « l?urgence est souvent de soulager la détresse morale et psychologique de personnes qui ont vécu un cauchemar, se sont sauvées de façon quasi miraculeuse et ont parfois perdu toute leur famille en se retrouvant pratiquement seules ». Les premiers symptômes du stress mental sont le choc, la torpeur et un sentiment d?irréalité qui peuvent durer quelques jours, explique le psychiatre malaisien Lim Chee Min. S?ensuivent alors la peur et l?anxiété, une inquiétude constante, des crises d?angoisse et des cauchemars sur la mort et l?agonie. Un parallèle est établi avec les traumatismes causés par les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Or la catastrophe a touché une partie de la planète où les services de soutien psychologique sont limités, voire inexistants. « Nous sommes en train de former une équipe mais il est évident que dix personnes ne peuvent pas venir en aide à des millions de personnes. Nous devons travailler avec les services de santé de chaque pays », a souligné Harsaran Pandey, porte-parole de l?Organisation mondiale de la santé (OMS) en Asie du Sud. Selon Sandy McFarlane, responsable du département de psychiatrie à l?hôpital Queen Elizabeth d?Adelaïde (Australie), les rescapés devront vivre avec le souvenir du cataclysme pour le restant de leur vie, sous une forme ou une autre. « Ils sont hantés par des images et des souvenirs de ce qui s?est passé. Ils sont piégés par ces expériences dans une sorte de chaîne temporelle dont ils éprouvent de la difficulté à sortir », souligne cette spécialiste, évoquant des personnes souvent « submergées par la peur, souffrant de troubles du sommeil et de crises d?angoisse ». La présidente du Sri Lanka, Chandrika Kumaratunga, a même lancé un appel dans ce sens. « Notre pays a besoin d?une aide dans le domaine psychiatrique », a-t-elle déclaré « car les gens sont traumatisés, après avoir perdu : leurs proches, leurs maisons ». Un autre spécialiste, Yeung Lai-ying, psychologue de Hong Kong, estime que le raz de marée aura un impact sur tous. « La plupart des gens pensent que le monde est bon et sensé, mais les catastrophes battent en brèche ces croyances et les plongent dans le désespoir », dit-il. Le sentiment d?être en vie alors que tant d?autres sont morts les culpabilise.



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