Algérie

Algérien ne rime plus avec rien !



Algérien ne rime plus avec rien !
C'est un truisme de dire que nos Verts n'auraient rien à perdre ce soir contre les Allemands. Et c'est même une lapalissade d'affirmer aussi qu'ils auraient tout à gagner contre la légion teutonne du total-foot. Ce «tout à gagner» signifie être en capacité de vaincre ce qui constitue une sorte de mix de Mur de Berlin et de Mercedes Benz C-Class. Mission impossible alors ' Non, car le match de ce soir n'est pas écrit d'avance comme le scénario du film américain «Mission Impossible» où l'opération des agents missionnés vire au fiasco. Déjà que les choses s'annoncent bien puisque le manager de la Nationalmannschaft et son sélectionneur prennent leur adversaire algérien au sérieux, très au sérieux même. Ils évitent l'abus d'assurance, l'excès de confiance et le trop plein d'arrogance qui coûtèrent cher à l'équipe de la RFA en 1982. Voilà donc Oliver Bierhof qui dit que quand il était joueur, il aimait rencontrer les équipes d'Afrique du Nord qui étaient techniquement fortes mais inférieures physiquement aux Allemands. Or ce n'est plus le cas et le manager de la sélection allemande rend hommage à l'Algérie qui a su allier savoir-faire technique et potentiel physique lors du premier tour. Joachim Löwe, lui, est conscient qu'il va affronter une «équipe très forte, très compacte, très agressive». Il semble même impressionné par le «spirit fire» de Fennecs qui «défendent avec tant de véhémence» tout en «menant des attaques rapides». Pour le staff-chief allemand, l'Algérie est «une équipe qui fonctionne comme un groupe» et c'est donc un «adversaire dangereux». Un adversaire qui n'a rien à perdre est effectivement redoutable. Surtout quand il ne regarde plus dans le «rétroviseur de Gijón» et ne vit plus un arrêt sur images de 1982. Et c'est encore plus rassurant de savoir que joueurs, sélectionneur et adjoints de coach Vahid ont conscience qu'ils doivent faire «un match parfait». Trois fois parfait, selon la formule de Hassan Yebda, le milieu récupérateur et briseur d'élans adverses. Selon les échos renvoyés par les envoyés spéciaux, les joueurs algériens sont sans complexes. Ils savent aussi qu'ils doivent se lâcher et ne pas faire comme lors du match d'ouverture contre la Belgique où ils furent un peu crispés. Ils sont convaincus qu'ils ne doivent pas jouer petits bras. Ils n'ignorent pas non plus qu'ils affronteront une équipe d'Allemagne qui n'a plus ce jeu germanique rapide mais stéréotypé. L'actuelle Mannschaft a un jeu de projection rapide vers l'avant, avec des joueurs à la fois physiques et techniques. Avec une grande vitesse de jeu et une vivacité étonnante des attaquants. Mieux encore, avec beaucoup d'adresse et de justesse et une ahurissante capacité à faire tourner le ballon pour donner le tournis à l'adversaire. Des qualités qui font de la sélection allemande l'équipe ayant réalisé le plus grand nombre de passes réussies, avec mille passes justes lors des trois matchs de poule ! Comme le dit le slogan-pub allemand, «Wolkswagen das auto» ! Ceci dit, pour perforer le Mur de Berlin, Vahid Halilhodzic a deux options. Il reconduit l'équipe qui s'est qualifiée contre les Russes en ayant montré des qualités d'un groupe de crève de faim qui attaquaient comme un lion et défendaient comme une lionne. Ou bien, il fait jouer la même équipe, en gardant le trident d'or composé de Brahimi, Feghouli et Slimani et en incorporant un milieu supplémentaire pour densifier le centre du jeu et permettre à sa défense de défendre plus haut. Dans un cas comme dans l'autre, le sélectionneur national disposerait de joueurs offensifs à même de s'infiltrer entre les lignes adverses et créer des situations de rupture dans une défense allemande loin de présenter une assurance tout risque comme l'a montré le match contre le Ghana. Pour ce faire, notre estimé et futé coach bosniaque possède en Feghouli un profil de créateur et d'accélérateur de jeu. Un artiste qui sait jouer aussi le piston coulissant sur le flanc droit et qui n'hésite pas à repiquer dans l'axe pour étirer le bloc adverse. Il a en Slimani, autre exemple, un attaquant racé, un avant-centre rare qui joue en profondeur, en pivot et dans les intervalles, tout en étant en mesure de participer au jeu de passes redoublées de ses coéquipiers. Notamment ceux de l'attaque et du milieu où brille de mille feux un Brahimi, meneur de jeu, dribleur endiablé et provocateur de décalages qui créent des situations de jeu intéressantes dans le camp adverse. Et on n'oublie pas au passage le flegme britannique et le zen bouddhique d'un M'bolhi maître de sa cage et de ses nerfs d'acier. Avec ça, mais pas rien que ça, Coach Vahid sait qu'en football, algérien ne rime plus avec rien. Rien que pour ça, one, two, three...N. K.


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