Il faudrait peut-être croire que la
recherche scientifique, en Algérie, commence à jouir de la considération qui
aurait dû être la sienne depuis longtemps, et que les pouvoirs publics essaient
de rattraper le temps perdu.
Pourtant les textes existent, peut-être pas
depuis fort longtemps mais quand même, depuis 1998, il y a la loi n°98-11 du 2
août 1998 qui fixe les modalités d'accompagnement des produits à valeur
ajoutée, issus des laboratoires de recherches et leur transfert aux secteurs
utilisateurs. C'est donc en application de cette loi que la Direction générale
de la Recherche scientifique a organisé, durant trois jours les 2, 3 et 4 mai
2009, «Les Journées de démonstration et de partenariat» qui ont porté sur la
présentation de quatre projets à impact socio-économique direct, réalisés par
M. Tilmatine Amar, maître de conférence au Laboratoire «Interaction réseaux
électriques convertisseur machine (IRECOM)» de l'Université Djillali Liabès de
Sidi Bel-Abbès, qui était présent à la démonstration, ainsi que les membres de
l'équipe qui l'ont aidé à mettre au point ses projets. La DGRSDT a aussi invité
à ses journées les institutions de protection de la propriété industrielle et
intellectuelle, celles de la normalisation et de l'accréditation, les secteurs
utilisateurs concernés ainsi que les investisseurs potentiels, les partenaires
financiers. Ce chercheur a développé des appareils qui permettront de séparer
un mélange granulaire de particules métal/plastique pour le premier, de plastique/plastique
pour le second, un filtre électrostatique de poussières et fumées pour le
troisième et, enfin, un procédé de traitement de l'eau pour l'ozone pour le
quatrième projet. Toutes ces inventions ont été brevetées et sont réalisables
en Algérie, avec des moyens financiers peu élevés, pour des résultats assez
intéressants, à forte valeur ajoutée, pouvant permettre des économies
conséquentes en importation de produits purs.
Le séparateur de particules
plastique/métal, par exemple, intéressera beaucoup les industriels du verre,
car il permet de purifier à près de 95 % le sable utilisé pour la fabrication
du verre transparent, surtout si nous savons que ce genre de sable pur est
actuellement importé. Pour l'autre séparateur, il faut dire qu'il permettra de
séparer les différents types de plastiques et de traiter de manière efficace
les déchets industriels et ménagers. Bien entendu, il n'est nul besoin de
parler des bienfaits du traitement de l'eau, et M. Tilmatine, en se tournant
vers l'ozone pour cela, apportera un plus à la protection de l'environnement et
de la santé publique. Ce procédé, très utilisé à l'étranger, a été amélioré et
permet un traitement plus efficace de l'eau de boisson, des eaux usées ou
encore pour celles des lacs, rivières ou piscine et remplace le chlore qui y
laisse des produits dérivés.
Le chercheur a procédé devant tous les
invités à des démonstrations de ses appareils et plusieurs se sont montrés
intéressés par ces techniques nouvelles, qui n'existent pas encore à l'étranger.
C'est donc le premier inventeur algérien à avoir pu faire ces démonstrations
sous l'égide de la direction de la Recherche scientifique et du développement
technologique, dépendant du ministère de l'Enseignement supérieur, et nous
apprenons que d'autres chercheurs et inventeurs seront invités pour présenter
leurs découvertes. Ceci laisse donc supposer que la recherche scientifique
pourra enfin retrouver ses lettres de noblesse en Algérie, et les chercheurs
pourront aussi recevoir toute l'aide dont ils auront besoin.
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Posté Le : 04/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Tahar Mansour
Source : www.lequotidien-oran.com