Algérie

Alger - Ils en sont à leur 7e jour



Les enseignants contractuels persistent dans leur grève de la faim Les enseignants contractuels étaient, hier, à leur septième jour de grève de la faim. Leur état de santé était visiblement fort préoccupant au regard des signes de fatigue et de faiblesse qui les caractérisent déjà. «Ils sont blêmes, amaigris, asthéniques et leur tension artérielle est en baisse», nous a signalé hier un membre du bureau de leur syndicat. Quatre cas qualifiés «d’urgents» ainsi qu’une enseignante ayant développé «une syncope» nous ont été également signalés par le responsable syndical. Quoiqu’il en soit et malgré la détérioration manifeste de leur état de santé, les grévistes de la faim n’en démordent pas, disant fermement qu’ils continuent leur mouvement de contestation. «Ils trouvent que la grève de la faim est le seul moyen de se faire entendre face à des pouvoirs publics et un ministère de tutelle qui leur tournent le dos», nous explique-t-on au syndicat. Ajoutant que «c’est la situation précaire dans laquelle se trouvent les enseignants contractuels, risquant à tout moment et très facilement de perdre leur travail, qui les poussent à agir ainsi. Ils sont près de 40.000 professeurs à travailler dans le secteur de l’Education nationale qui risquent de se retrouver ainsi au chômage, alors que la plupart d’entre eux totalisent près de dix ans d’expérience dans l’enseignement». Les syndicalistes nous donneront par ailleurs deux exemples flagrants où les contractuels sont taillables et corvéables à merci: «Dans la wilaya de Béjaïa où 1.400 enseignants contractuels n’ont pas eu droit à une rémunération depuis trois ans et à Adrar où ils sont 235 à ne recevoir leur paie qu’une fois par an». Mme Ouzlane, membre du syndicat nous expliquera en outre que «nous avons l’impression que le ministre de l’Education n’est pas réellement au courant du contenu et de la gestion du dossier des vacataires car certains postes ont été ouverts sans postes budgétaires et puisque cela fait des années que certains enseignants n’ont pas perçu leurs salaires». Et de préciser: «Je suis de tout cœur avec ces enseignants, considérés comme des Moudjahidine, ayant accompli leur travail durant les pires années de l’Algérie, mais je ne peux pas faire du social dans un secteur aussi sensible que celui de l’Education nationale». Elle indiquera dans ce cadre que «nous continuerons notre grève illimitée et nous tenons, M. Benbouzid, comme étant responsable de l’état des grévistes de la faim s’il continue toujours d’ignorer nos problèmes». Par ailleurs et dans un communiqué rendu public hier, le syndicat explique son soutien aux enseignants grévistes: «Nous saluons la détermination et le courage des enseignants contractuels qui ont répondu favorable à l’appel de la grève de la faim. Nous soutenons également leur lutte contre la précarité et leurs revendications, notamment leur réintégration dans leur fonction, la régularisation après un an d’exercice ainsi qu’un statut leur garantissant la stabilité et une protection contre tous les abus. Nous comprenons le refus de la précarité et nous mesurons la gravité de l’action entreprise», est-il indiqué dans le document transmis hier à notre rédaction. S. Illoul
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