Al-Qaïda a voulu frapper fort

Al-Qaïda a voulu frapper fort Les sept attentats à la bombe et à la voiture piégée qui ont secoué trois communes dans la wilaya de Tizi-Ouzou (Draâ Ben Khedda, Mekla et Illoula Oumalou) et quatre dans celle de Boumerdès (Si Mustapha, Beni Amrane, Souk El-Had et Boumerdès), sont la première action qui se voulait d’envergure du GSPC sous sa nouvelle dénomination: «Al-Qaïda au Maghreb islamique». Toutes les cibles visées ont été choisies parmi les édifices appartenant aux forces de sécurité, notamment la police, la gendarmerie et la garde communale, parfois mitoyens des logements de fonction où résident leurs familles dont certaines ont souffert des explosions qui étaient prévues pour provoquer un carnage. Mis à part, la commune de Beni Amrane qui a connu l’année dernière une activité terroriste plus ou moins soutenue, toutes les autres communes ont connu une accalmie, n’ayant enregistré, au pire, qu’une ou tout au plus deux actions qui ne sont pas nécessairement des attentats avec mort d’homme(s). C’est, par exemple, le cas d’Illoula Oumalou plus exactement localité de Boubhir où l’on a enregistré l’explosion, hier, d’une voiture piégée, qui n’a connu, tout au long de l’année 2006, que deux faux barrages en juillet et août qui se sont soldés par le vol d’un véhicule, dans le premier acte, et le «prêche» de menaces contre les citoyens qui «fréquentent» les forces de sécurité, dans le second faux barrage. La relative, mais néanmoins tangible quiétude des communes visées, sous-tendant une possible atténuation de la vigilance, voire du niveau d’alerte, a sans doute était un facteur déterminant dans le choix des cibles. Le GSPC dans sa version «qaïdiste» a, derrière la reculade enregistrée depuis la fin de l’année et surtout depuis le début de l’année en cours, mobilisé tous ses moyens pour mettre au point et programmer une vague simultanée d’attentats censés semer la panique et réaliser son rêve de plaire à Al-Qaïda. Il n’a finalement pas pu trouver d’autres possibilités pour se manifester que de se rabattre sur les localités plutôt enclavées pour faire parler de lui. Mais, s’il y a une lecture à faire, c’est de constater que malgré que le gros des «forces» de l’organisation terroriste soit «cloué» par les différents ratissages dans la plupart des zones où elle a une présence, celle-ci (GSPC, ndlr) dispose toujours de ressources qui lui permettent de s’agiter sanguinairement. Ce qui signifie, également, et l’expérience l’a montré, que même avec des moyens et une logistique très réduits, le terrorisme peut faire mal et frapper là où l’on ne s’attend pas toujours. Il reste, cependant, que la date hier, mardi 13 février, est celle qu’il a choisie pour signer concrètement son basculement sanguinaire dans le giron d’Al-Qaïda. Les attaques d’hier contre des locaux de police ou de gendarmerie, ont toutes les chances de n’avoir pas été le seul et l’unique programme mis au point ces dernières semaines. La certitude que d’autres actions similaires ont été retenues. Seule la vigilance, plus accrue que jamais, pourrait en venir à bout. Car désormais le GSPC ne roule plus, comme par le passé, pour lui-même mais pour Al-Qaïda dont il a besoin de «briller» pour renforcer l’allégeance qu’il lui a prêtée. Il l’a déjà solennellement déclaré. Et depuis hier, il l’a montré.