Algérie

Aït Yahia Moussa



Détresse juvénile Les jeunes de la commune d?Aït Yahia Moussa, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou, languissent en attendant des lendemains meilleurs. Chômage, vacuité, délinquance et autres aspects dégradant la vie sociale constituent le quotidien morose des jeunes de cette bourgade déshéritée. Le chef-lieu de la commune leur sert de point de rencontre. Tous les jeunes des trente-neuf villages que compte cette commune se rendent quotidiennement pour y passer la journée. En l?absence de chiffres officiels, il est impossible d?évaluer le taux de chômage dans cette localité. Mais la réalité du terrain nous laisse déduire la gravité de la situation dans laquelle baigne cette catégorie. En effet, les quatre cafés existant à Aït Yahia Moussa semblent être les seuls commerces profitant de ce marasme généralisé. « À dix heure, la salle s?emplit des gens et impossible de trouver une chaise vide ! Les jeunes viennent ici dans l?unique but de passer leur temps et de fuir le stress de la maison », nous déclare un cafetier. Les trottoirs, les murs de certaines boutiques et autres édifices publics, les arrêts de fourgons et les escaliers du bureau de poste sont, entre autres, les places occupées par ces personnes dés?uvrées. Ce décor lamentable, où les responsabilités des uns et des autres s?enchevêtrent, hante quotidiennement les esprits tant des parents que des élus locaux. Le manque avéré des structures culturelles et sportives, pouvant contenir le flux des jeunes, aggrave de plus en plus la situation et se répercute négativement sur leur moral. Le seul stade communal a été difficilement homologué par les autorités sportives de wilaya à cause de sa dégradation très avancée. « À chaque fois que nous demandons son amélioration, les responsables locaux ne répondent qu?avec des promesses jamais tenues ! », nous déclare un membre du CSA (Club sportif amateur), qui n?a pas omis de souligner les difficultés financières auxquelles font faces les joueurs. Dans le même sillage, la maison de jeunes, d?où n?émane aucun bruit même assourdissant, ne se distingue guère des autres constructions que par son fronton sur lequel est gravé « Dar El Chabab ». Au demeurant, seul des cours d?informatique et de couture continuent à être dispensés dans cet établissement. Ainsi, pour échapper à ce marasme et se permettre d?avoir quelques sous, les jeunes chômeursinvestissent l?oued en ramassant du sable. Pour ceux qui ont un petit moyen financier, ils ont acheté des fourgons de transport pour desservir les villages, mais cela reste une activité à haut risque. Puisque, la majorité travaille sans autorisation des services compétents et si, éventuellement, un accident survient au cours de leurs déplacements ce sera une mésaventure ! En raison de l?enclavement caractérisant cette commune et le climat de sécurité peu reluisant, aucune entité économique n?a songé s?y installer. Les ateliers de menuiserie exerçant dans cette localité ne sont pas en mesure d?absorber le nombre important des demandeurs d?emploi. Au niveau de l?APC, les recrutements sont rares. Les dispositifs de l?ESIL et de l?IAIG sont devenus obsolètes face au nombre important des jeunes chômeurs. Toutefois, les conséquences résultant de cette malheureuse réalité sont innombrables. La banalisation de la violence, la vente des stupéfiants et les dépressions récurrentes touchant ces jeunes chômeurs figurent en tête des préoccupations.


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