Algérie

Aïn Témouchent-Concours de la meilleure trompette




Un nouveau souffle frais Le concours régional de la trompette est bien parti pour devenir national l'année prochaine, comme annoncé officiellement au moment de sa clôture ,avec l'ambition affichée qu'il soit institutionnalisé au rang de festival en 2007. En effet, le jury était dans l'embarras au dernier soupir de la trompette de l'ultime concurrent. Les trois professeurs de l'IRFM d'oran avaient du mal à départager les concurrents tant les talents en lice étaient presque du même niveau chez les meilleurs candidats au sacre. C'est dire s'il y a déjà matière à la promotion de la manifestation au rang d'un festival, d'autant qu'il est envisagé dès l'année prochaine un off pour les participants adeptes d'autres cuivres que la trompette. L'un d'eux est d'ailleurs venu participer hors concours. Il s'agit de Ali Dendane de Sidi Bel Abbès qui enchanta le public avec les les sonorités d'un instrument avec lequel il était parfois en osmose, parfois en lutte, pour roucouler son trop-plein de sensibilité. Du coup, Brahim Bahi, qui fêtait ce jour ses cinquante ans de saxophone, s'est senti moins seul, lui, depuis toujours, l'unique saxophoniste témouchentois parmi les dizaines de trompettistes d'une ville dont les jeunes ont suivi la trace de Messaoud Belemou, le père du raï moderne. Pour se tirer d'affaire, et plutôt que d'accorder trois prix comme traditionnellement, le jury obtint de la direction de la culture que six soient attribués. Le 1er prix ex æquo est revenu à Benamar Haddouche de Remchi (Tlemcen) et Miloud Lemou de Témouchent. Du premier dont c'était la première participation, on se souviendra du fait de son interprétation de El Bareh, el bareh, de Hachemi Guerrouabi. Le nostalgique trémolo sur le temps qui passe prenait des accents tragiques au son déchirant de la trompette. Quant à Miloud, il a été égal à son talent, lui qui avait déjà décroché le premier prix lors d'une précédente édition. Les deux précités avec Mohamed Bouhassoun (Relizane), classés 3es ex æquo, ainsi qu'un quintette de cuivre (trompette, clarinette, saxo et cors), passé hors concours, avaient marqué le premier jour. L'un des membres de ce groupe de Tiaret, Saïd Abed, ravit l'assistance en reprenant à la trompette la musique du générique du film Titanic, épousant avec justesse les inflexions de la voix de Céline Dion. Au deuxième jour, le jeudi, il n'y avait que deux concurrents. C'est que Poriapo, le fameux air de Messaoud, était entendu à travers les rues de la ville, accompagnant les cortèges de noces comme tous les jeudis. Tous les trompettistes, dans des 404 bâchées, soufflaient dans leurs instruments sur le rythme chaloupé des tambours. Au troisième jour, le duel était attendu entre Mohamed Belemou, le fils de son père, 1er prix l'année dernière, et celui qui avait alors décroché le 2e prix, en l'occurrence Othmane Benaffane. Stressé et énervé, après un premier morceau bâclé, Mohamed se ressaisit en entonnant El bareh, el bareh puis H'mama, de Blaoui. Benaffane, lui aussi, commit quelques fausses notes. Mais, tout comme son rival, il captiva le public en s'attaquant à Ya kaj rouch jit ou jarit de Naïma Samih. Tous deux finiront 2e prix ex æquo. Ahmed Boulenouar, un outsider, ne démérita pas avec Samhini ya zerga et Allumez tous les feux de la cité, de Enrico Macias. Il manifesta une joie extrême en décrochant le 3e prix ex æquo. Sur ce, les lampions se sont éteints au Théâtre de verdure. Y Verra-t-on un jour se produire de futurs Aznavour et Tino Rossi, des célébrités qui y avaient chanté jadis ? Sûrement, mais à la condition qu'une annexe de l'IRFM s'ouvre à Aïn Témouchent comme à Relizane cette année, pour prodiguer une formation académique à la pépinière de talents qui y fleurit et dépérit sans perspective. Pourquoi pas un orchestre d'harmonie plutôt qu'une seule clique à Aïn Témouchent ? Jusqu'à quand l'empirisme ? Il y a urgence ; d'autant qu'en Algérie, les instrumentistes qui jouent du bois et des cordes sont en nombre, alors que ceux qui jouent du cuivre sont rares. « N'a-t-on pas fait appel à des clarinettistes et à des trombonistes de l'étranger pour compléter les effectifs des orchestres symphoniques nationaux ? Aïn Témouchent dispose d'une carte à jouer avec la tradition du clairon et de la trompette qu'elle détient », soutient un spécialiste.
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