Algérie

Action locale et amélioration de l'efficacité de la politique générale du pays




La construction d'un pays moderne suppose la modernisation de l'Etat lui-même et la concrétisation directe de ses projets sur le terrain. L'essentiel des propositions de la politique générale pour parvenir à ce nouvel Etat sont déjà largement formulées et en chantiers. Mais il faut, dans la concertation et l'action, les actualiser si nécessaire avec davantage de précision et d'efficacité dans la régulation des problèmes, et leur donner force de loi et de résultats. Le gouvernement doit songer à accorder une attention spéciale à la mise en concrétisation de la réforme des secteurs publics vitaux qui auront un effet direct sur la société et le développement en général. Il s'agit de déclencher le processus qui pourra mettre à profit l'important potentiel de développement que l'Algérie dispose aujourd'hui. Il est donc important d'accorder une attention particulière à la réforme de la Fonction publique qui sera garante d'un Etat bon gestionnaire, et aussi de mettre en oeuvre un vrai projet pour la jeunesse et l'élite pour qu'ils redeviennent le moteur de l'économie du pays. Particulièrement un projet qui serait sensible au bon fonctionnement des rapports entre l'Exécutif, le Législatif et les Collectivités locales et cela pour atteindre cette action efficace souhaitée dans la société. Il est important aujourd'hui de mettre en place un partenariat décentralisé et participatif en vue de faciliter l'accès des collectivités territoriales à des ressources d'investissement tout en renforçant les capacités institutionnelles et managériales au niveau local. Il faut que l'action locale soit le socle et le pivot de la politique publique centralisée. Et pour concrétiser cet objectif, il faut passer de la parole aux actes à travers de profondes réformes concernant le rôle et les prérogatives de la gestion locale : il s'agit de prévoir de rendre effective la répartition des ressources financières par département pour une plus grande visibilité de l'action territoriale, et de donner plus d'initiatives et de responsabilité aux élus locaux avec des comptes rendus contrôlés. Il faudra que l'Algérie construise un réel consensus social sur les initiatives à prendre en vue d'adapter son projet pour le mettre à la hauteur des aspirations et des défis qui attendent les prochaines générations. Il s'agit de parachever dans les meilleurs délais la mise en place des institutions efficaces qui pourraient aider à améliorer l'exécution de la politique générale du pays, et ce, jusqu'au niveau des collectivités territoriales. Construire une société fondée sur la participation de tous suppose que l'Etat soit présent sur l'ensemble du territoire national de manière à pouvoir exercer les fonctions « régaliennes » et à dispenser les services aux citoyens et citoyennes qui sont de sa responsabilité. Concernant le secteur du transport urbain, juste à titre d'exemple, il s'agit de ne plus accepter des bus privés qui s'arrêtent parfois en pleine voie publique pour faire monter des passagers... Assurer la présence de l'Etat, c'est doter chaque commune, chaque chef-lieu de wilayas des équipements collectifs adéquats. Le gouvernement qui est responsable de l'exécution de la politique générale doit s'engager, de concert avec les élus locaux et selon une approche participative, à dresser un devis pour chaque commune et wilaya, et à l'assortir d'un plan d'exécution à réaliser à l'intérieur du quinquennat. L'objectif est de rendre les services sectoriels disponibles sur l'ensemble du territoire, et de mettre également en place un réseau adéquat d'investissements, de services et de communications modernes... En effet, Il est important de dire qu'il reviendra aux assemblées des collectivités locales de construire la cohérence régionale entre ses différents inventaires et plans d'activités. Cette problématique du développement local et participatif devrait figurer à l'agenda politique du gouvernement pour la réussite de la politique générale du pays. Dans le cadre du rôle économique de l'investissement public comme moyen d'accroissement de la demande interne, le gouvernement ne doit pas oublier que l'investissement privé reste le moteur de la croissance. Cependant, ce type d'investissement doit être encouragé et initié par les collectivités locales, et doit être recherché non seulement à cause des flux nouveaux de capitaux qu'il amène dans l'économie, mais aussi et surtout en raison des emplois qu'il crée et des innovations qu'il véhicule avec lui dans le développement territorial. Enfin, le programme d'apaisement social doit viser à répondre à très court terme à diverses demandes sociales, à apaiser la misère des plus démunis et à constituer des amorces aux initiatives plus structurantes. Il s'agit de mettre en oeuvre une stratégie appuyée sur des projets et des interventions à réaliser dans les divers secteurs de différentes wilayas et communes de la République. Ce genre d'activités envisagé pourrait contribuer à : lever les obstacles les plus évidents à l'inclusion sociale, rétablir efficacement l'accès aux services de base, relancer le cycle de production, créer des emplois, aménager convenablement les communes et les villes, améliorer la gestion du cadre macro-économique et processus budgétaire, lutter contre l'insécurité, la corruption et la drogue... Force est de conclure que le défi majeur du gouvernement dans le cadre de l'amélioration de la politique générale sera de dégager les ressources suffisantes pour pouvoir satisfaire les besoins urgents de la population, améliorer ses conditions de vie et réaliser les conditions nécessaires à la création de richesse sur une base stable et susceptible de développer le pays. Mais pour une éventuelle relance de la production nationale et notamment la production agricole qui est le fer de lance de cette production, la solution se trouve probablement dans l'investissement à travers des initiatives locales et centrales pour que plus de biens soient disponibles sur les marchés à des prix compétitifs et pour que plus d'emplois soient créés. *Docteur en Sciences politiques (politologue).





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