88 cas de pollution des eaux potables signalés

La qualité de l'eau potable et les risques de pollutions accidentelles ont été, hier, les thèmes d'une conférence organisée par l'unité d'Oran de l'Algérienne des Eaux (ADE), à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de l'eau. Vétusté des canalisations d'alimentation en eau potable, dont certaines datent de la période coloniale, débordement des eaux usées, manque de moyens d'intervention pour le curage des réseaux d'assainissement... le constat reste édifiant, s'accordent à dire les responsables du secteur. La majorité des cas de pollution de l'eau potable à Oran est due, en effet, au phénomène de « cross connexion » ou à des infiltrations des eaux usées dans les canalisations d'AEP, notamment au quartier de Petit Lac considéré par l'ADE comme le premier point noir de la ville. « La colonne d'alimentation en eau potable passe par les regards des eaux usées, ce qui favorise la pollution de l'eau d'autant que le réseau d'assainissement de cette zone est souvent obstrué. Il suffit d'une seule fuite dans la canalisation d'AEP pour avoir une pollution de l'eau », regrette cette biologiste du service de la qualité de l'ADE d'Oran. L'intervenante a surtout déploré l'absence de moyens d'intervention « efficaces » dans les secteurs urbains pour le curage des réseaux d'assainissement. Conséquence : des débordements des eaux usées sont signalés ici et là à travers la ville (El-Barki, route du port, Fernand-ville...) ce qui menace sérieusement la santé des citoyens. Selon l'ADE, 88 cas de pollution par les eaux usées ont été signalés à Oran, dont la moitié est due au débordement des eaux usées. L'autre risque de contamination de l'eau potable demeure les caves inondées des immeubles. L'ADE, qui a recensé 623 caves inondées, compte lancer un programme de réhabilitation de ces caves inondées en collaboration avec la direction de l'Hydraulique et les services communaux. Il s'agit de travaux de transfert des conduites d'assainissement et le branchement des canalisations d'AEP à l'extérieur des caves pour éradiquer les risques de contamination. 43 millions de dinars ont été consacrés à cette opération qui sera lancée au cours du premier semestre de cette année. Concernant les fuites de l'eau, l'ADE, qui a recensé en 2006 11.500 fuites d'eau à travers la ville d'Oran, a lancé une panoplie de mesures pour lutter contre ce fléau. On prévoit ainsi un ambitieux programme de réhabilitation des 200 km de conduites à Oran.