Algérie

600.000 euros pour une publicité fictive



Des policiers français impliqués avec Khalifa Nouvelles révélations sur l’affaire Khalifa, selon le quotidien français, Nice Matin… On sait que Rafik Khalifa est poursuivi par la jus-tice française pour banqueroute et fraude, et qu’il avait versé des cachets au noir à des vedettes du show-biz en France. En fait, on ne savait pas tout… Le milliardaire en fuite aurait, semble-t-il, versé 600.000 euros de publicité justifiée, lesquels auraient servi à financer un ouvrage de prestige de la police de Monaco. C’est en partie ce que tente de démontrer un procès ouvert ce jeudi à Nice (principauté de Monaco) dans lequel des officiers de la police locale sont accusés. Cette affaire, dite Affaire du Livre d’or du centenaire de la Sûreté publique de Monaco, a vu d’abord deux policiers affirmer que leur ancien directeur, Maurice Albertin, leur avait mis «des bâtons dans les roues» lors de leur enquête sur de présumés escroqueries, tentatives et recels commis dans le cadre du financement de cet ouvrage en 2002 et 2003. A l’origine des recherches de ces deux policiers de la PJ, le commissaire Jean-Yves Gambarini et son chef d’enquête le capitaine Pierre Broutin, les conditions dans lesquelles l’Amicale de la police avait signé un contrat avec un sous-traitant suisse, IMS, pour des encarts publicitaires. Un sous-traitant aux origines inconnues et qui bénéficiera lui aussi d’un financement déguisé du… groupe Khalifa. L’instruction a tenté de démonter qu’en réalité, derrière cette opération de «Livre d’Or», se cachait un astucieux montage de corruption et de blanchiment d’argent. On en est à se demander si des membres de l’Amicale de la police ne touchaient pas des «rétro-commissions». Autre interrogation de ces enquêteurs: un membre de la direction de la Sûreté publique a-t-il joué le rôle de rabatteur publicitaire auprès de commerçants, dont le plus gros n’est autre que le groupe Khalifa, sa banque et sa compagnie aérienne? Le commissaire Jean-Yves Gambarini s’est demandé en audience, d’ailleurs, «pourquoi le groupe Khalifa a versé 600.000 euros de publicité, alors qu’il n’avait rien à voir avec Monaco». Cela, d’autant que le groupe n’est même pas présent dans le Livre d’Or de la police. Un ouvrage, signalons-le au passage, jugé d’une qualité médiocre par un expert. De quoi conforter la piste d’un versement de commissions (à quelle fin?) ou de blanchiment d’argent par des faux en écritures comptables qu’il faudra du temps pour démonter. Les deux enquêteurs précités ont reconnu ne pas avoir trouvé d’éléments lors de leurs investigations prouvant des liens entre la régie IMS, le groupe Khalifa et certains hauts responsables de la police. Ce procès du Livre d’Or de la police devrait finir aujourd’hui, avec un délibéré probable dans quelques semaines, voire à la rentrée judiciaire monégasque d’octobre. Affaire à suivre comme on dit… Amine B.


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